Journey

J comme Jeu

Déjà disponible sur PlayStation 3, le chef d’œuvre de thatgamecompany arrive enfin sur PlayStation 4. Désormais plus net et encore plus immersif qu’auparavant, Journey est un titre que tous les superlatifs ne peuvent définir. Contrairement à d’autres productions à la portée émotionnelle importante, le jeu de Jenova Chen sait garder sa fibre ludique dans le sens où le gameplay est bel et bien présent. A travers cet avatar étrange, on se déplace, on saute, on grimpe, on virevolte à travers des paysages éblouissants. Journey est un vrai jeu, avec une mise en scène remarquable et des angles de caméra parfois spectaculaires.

O comme Ode

Journey est une ode au voyage. Malgré une aventure qui reste très courte (environ deux heures), le joueur est emmené à traverser des environnements très variés. Là où le jeu de thatgamecompany fait très fort, c’est dans sa propension à nous immerger dans des lieux qui nous semble familiers. Quand on y regarde bien, le titre ne s’encombre pas de fioritures, il exploite différentes teintes de couleur afin de nous plonger dans un désert, des ruines, une montagne ou encore une cave hostile. Il faut tout simplement le vivre pour ressentir son incroyable direction artistique.

U comme Unique

Si vous n’avez jamais fait l’épisode PlayStation 3, apprêtez-vous à prendre une claque magistrale. Journey est un jeu unique, à tous les niveaux. On incarne un personnage qui se déplace, comme s’il s’agissait d’une fuite en avant. Pas de langage parlé, des musiques discrètes, un silence parfois étourdissant… Journey prend aux tripes comme rarement. Et on ne parle pas de sa mise en scène, de certaines séquences à la lenteur assumée ou des messages véhiculés. Oui, Journey n’a rien de commun avec ce qui existe dans le domaine du jeu vidéo.

R comme Rêve

Le jeu possède un script qui peut être interprété de différentes manières. Ce qui est sûr, c’est qu’il va vous bouleverser. Petit à petit, on comprend où l’équipe veut nous emmener. Sorte de rêve qui défile devant nos yeux, Journey matérialise la vie d’une entité, de sa naissance jusqu’à son évolution à travers les âges pour enfin vivre un dénouement bouleversant mais qui peut se lire d’une manière positive comme négative. Cela dépendra donc des joueurs.

N comme Nature

La nature, notamment le vent, joue un grand rôle dans Journey. Le personnage acquiert assez vite une écharpe qui lui permet de s’envoler et de planer un court instant. Au fil de l’aventure, l’écharpe s’allonge et permet donc d’atteindre des plateformes encore plus élevées. Mais son pouvoir se décharge et il faut constamment la « réalimenter » en utilisant des artefacts, qui virevoltent comme un tourbillon ou directement posés au sol. Journey a inventé un univers sans pareil, puissant et au message très fort.

E comme Échange

Journey a un don : celui de briser la barrière des langues. L’aventure, si elle se vit en solo, peut vous amener à coopérer avec un autre individu. Ensemble, sans vous connaître et sans même connaître vos pseudos respectifs (les pseudos des personnes croisées apparaissent à la fin du jeu), vous vivez une aventure magique, à deux. Pour communiquer, et c’est là que le pari de thatgamecompany est génial, une simple pression sur un bouton permet d’émettre un son (accompagné d’une sorte d’idéogramme). Pour marquer votre présence, votre joie ou votre mécontentement, il suffit de rester appuyé sur la touche et de la relâcher après quelques secondes. C’est ça qui est dingue ! Sans parole, avec juste des effets sonores, les joueurs parviennent à se comprendre entre eux. A noter qu’une aura lumineuse blanchâtre vous indique la présence d’un autre individu connecté non loin de vous. Mais si vous vous accompagnez comme il faut, vous pouvez vivre ce voyage avec la même personne, du début à la fin. Bouleversant et peu de jeux transmettent une telle émotion.

Y comme Yeux

Journey est un jeu d’une grande pureté visuelle. Loin de s’encombrer de détails, il puise son impact visuel par une multitude d’éléments en mouvement et une colorimétrie stupéfiante. Les couleurs se marient de façon naturelle et le joueur traverse une panoplie d’ambiances. Parfois lumineuses, parfois plus sombres, ces graphismes marqueront votre vie de joueur. C’est d’autant plus vrai qu’un effort considérable a été fait sur les animations et la souplesse des mouvements. Journey, c’est peut être deux heures seulement, mais croyez-le bien, c’est deux heures de pur émerveillement.

Conclusion du rédacteur : INDISPENSABLE

Journey est un jeu qui va marquer de son empreinte l’Histoire du jeu vidéo. Ni plus, ni moins. Au même titre qu’Ico, que Shadow of Colossus, que Shenmue, que Metal Gear Solid, il possède une âme qui est à même de bouleverser n’importe quel joueur. Excepté au cinéma, on a rarement ressenti autant d’émotions en l’espace de deux petites heures. Un chef d’œuvre.