Introduction :
» La guerre ! Se battre ! … Égorger ! Massacrer des hommes ! Et nous avons aujourd’hui, à notre époque, avec notre civilisation, avec l’étendue de science et le degré de philosophie où l’on croit parvenu le génie humain, des écoles où l’on apprend à tuer, à tuer de très loin, avec perfection beaucoup de monde en peu de temps, à tuer de pauvres diables d’hommes innocents, chargés de famille et sans casier judiciaire. «
Guy de Maupassant (11 décembre 1883)
C’est en lisant cet extrait dans Icare, magazine analysant le jeu Spec Ops : The Line, que j’ai découvert le titre de Yager et son traité des jeux de guerre. Intriguée par cette interprétation aussi grandiloquente qu’humaniste de l’armée, je me suis lancée dans une nouvelle partie. Immédiatement, le jeu prend aux tripes, les personnages sont crédibles, l’univers post-apocalyptique de Dubaï est original et riche en surprises. Le sable et les remords nous collent à la peau, alors que nous avançons pour sauver des hommes et en massacrer d’autres…
Le jeu met en garde sur notre vanité et notre goût de tuer pour une justice qui n’a rien de divine ni de juste. Plus d’un siècle après les sages paroles de Maupassant, le constat est le même. Nous fantasmons sur le pouvoir des armes pour faire régner l’ordre. Malgré les innombrables pertes humaines et traumatismes du siècle dernier, le permis de tuer reste un moyen de défense… Mais quelles sont les limites, quelle est la ligne à ne pas dépasser ?
Titre : Spec Ops, The Line
Développeur : Yager
Éditeur : 2K Games
Genre : Guerre, tactique-TPS
Date de sortie : 29 juin 2012
Supports : PC, Xbox 360, PS3
Teaser : Video de lancement
Histoire : Sur les pas de …
Je m’appelle Walker, soldat de l’armée américaine,
Je commande l’unité Delta Force, l’élite souveraine.
Notre mission est de sauver les derniers civils en vie,
Et de retrouver la trente-troisième commanderie.
Accompagné de mes amis et frères d’armes,
Le sergent Lugo et le lieutenant Adams,
Alors que le vent et le sable nous assaillent,
Nous traversons les déserts de Dubaï.
Très vite, nous retrouvons des déchets matériels et humains,
Qui doivent disparaître de notre chemin.
Comme le dit ce camarade à mes côtés,
« Si je n’étais pas une machine à tuer, j’aurai pleuré ».
Mais le sens du vent est incontrôlable,
Et les raisons de nos tirs deviennent impardonnables.
Plus loin, une tempête de sable et de balles gronde,
Et les corps d’innocents tombent.
Direction artistique : La folie des grandeurs …
Heureusement, ce qui se passe à Dubaï, reste à Dubaï,
Et il ne faut pas que nos esprits déraillent.
L’immensité des déserts et la hauteur des immeubles,
Nous donnent le vertige à en perdre la tête.
Tout n’est que vanité et grandiloquence,
L’intérieur des bâtiments est à l’image de nos démences.
De grandes verrières baignées d’eau et de lumière,
De majestueuses statues aux nombreuses dorures.
Rien de tout cela ne semble vrai, c’est insensé,
Sous la sueur, je sens ma peau brûler
Le sang séché de mes ennemis et bientôt mes amis,
Commence à hanter mon esprit.
Les bruits qui m’entourent sont aussi horribles,
Ordres, cris, rafales de balles et gerbes de sang indescriptibles.
Puis de puissantes mélodies, opéra, rock, ballets, Requiem de Verdi
Notre cerveau nous joue de vilains tours et nous étourdît.
À l’extérieur, quelques grains de sable et de folie,
Bientôt, il n’y aura plus un signe de vie.
Ils ont visé trop haut pour construire un paradis sur terre,
La nature sauvage reprend ses droits, en enfer…
Gameplay : Ceci n’est pas un jeu ?
Cette guerre n’a plus aucune logique, elle est pathétique,
Mes hommes attendent mes ordres, même les plus tragiques.
J’annonce de tuer pour ne pas finir emmuré,
Mon désir égoïste est de pouvoir vite avancer.
Aveugler, lancer des grenades, tuer des civils,
Ils m’obéissent pour ne pas perdre le fil.
Il faut trouver un sens, trouver un coupable et l’anéantir.
Alors, nous avançons tout droit malgré les vagues de tirs.
Nous sommes soudés et capables de nous soigner,
Les munitions ne manquent pas, à condition d’un tir bien placé.
Ensemble, nous atteignons de petits objectifs de survie,
Mais combien de corps laissons nous dans ce bain de sang et de suie.
Malgré notre force armée, la nature nous aide et nous ravage.
Le sable et le vent auront marqué ce voyage.
Parfois destructeur à notre avantage, il aveugle ou ensevelit les ennemis,
Il peut aussi nous ralentir et rendre nos tirs imprécis.
L’architecture de Dubaï, parfois exubérante, parfois en ruine,
Est aussi le lieu propice à de nombreux face à face.
On dirait presqu’un cache-cache dans un train de l’horreur,
Le chemin est tout tracé, il n’y a pas de rédemption pour le pêcheur.
Conclusion : Très bien !
Spec Ops : The Line dispose d’une forte puissance narrative. Pour peu que vous plongiez dans le psyché du héros, vous pourriez en ressortir changé. Ce jeu de guerre et de tir à la troisième personne est une approche ludique de la folie et des dérives engendrées par la guerre. La grandiloquence de Dubaï permet une touche tout autant fantastique qu’allégorique à la direction artistique et au gameplay. La grandeur de ces construction et la violence des tempêtes sont vertigineuses à en perdre la tête. Le jeu est court et linéaire, mais l’expérience n’en est que plus forte. Car chaque jeu est une victoire, je vais rallumer ma console pour explorer les différents niveaux de lecture de cet univers qui n’a rien de vain.
« Si vous étiez quelqu’un de bien, vous ne seriez pas là ».
John Conrad
. Points forts :
Le scénario
La psychologie des personnages
L’architecture de Dubaï
La variété des armes
La variété des actions
. Points faibles :
Linéaire
Certaines séquences avec tirs illimités
Certains passages qui ressemblent à cache-cache
Magnifique test, agréable à lire, de plus malgré le faite que j’en avait entendu que du bien sur ce jeux, vous m’avez donner envie de le faire !!!