De la gestion et de la stratégie, autant dire que le genre ne court pas les rues sur consoles de salon. Initialement réservées à l’univers PC, ces productions ont pourtant vécu de belles heures sur nos petites machines. Impossible de ne pas se remémorer la qualité des conversions de Warcraft II ou de Command & Conquer sur 32 bits. Certes, il n’est jamais simple de se passer du combo « clavier + souris » mais avec de l’entraînement, on parvient à faire de belles choses avec un pad. Ces fameux STR (Stratégie en temps réel) ne sont vraiment plus légion et c’est donc avec un réel plaisir que l’on accueille l’adaptation de Tropico 5 sur PlayStation 4. 3,2,1… Go ! (ok, elle était facile)
Tropico reste une série particulière. Loin d’être désagréable, elle vous plonge dans les méandres d’un univers latino en pleine période coloniale. C’est peut être un véritable cliché mais cette saga me fait penser à l’album Tintin et les Picaros. Avec sa thématique de la dictature et ses personnages hauts en couleurs, le jeu interpelle immédiatement. Rajoutez à cela une pincée d’humour, de la dérision à tout va et vous obtenez un titre plein de piments. Tropico 5 (déjà sorti sur PC et 360) vous met dans la peau d’El Presidente, un dictateur en devenir qui va faire d’une île déserte une terre propice à la richesse. Vous allez donc devoir gérer la vie politique de l’île mais aussi la production et l’exportation de diverses marchandises. Même si vous devez suivre quelques règles, vous allez vite vous apercevoir de votre toute puissance. Et là, libre à vous de faire ou de défaire à l’envie…
El Commandante
Après un passage par le tutoriel (indispensable pour les nouveaux joueurs tant les possibilités sont vastes), vous êtes amenés à accomplir différentes tâches. Au départ, vous débutez comme gouverneur et vous devez absolument déclarer l’indépendance de l’île avant la fin de votre mandat. Petit à petit, vos constructions et vos « attentions » vont faire que les habitants vont rejoindre votre cause. Si les intentions de vote ne vont pas dans votre sens, vous pouvez tout à fait soudoyer la population ou au contraire la menacer. Tropico 5 ne bouleverse pas les habitudes de la série mais apportent des nouveautés plutôt agréables, comme l’instauration de différentes époques : période coloniale, Guerre Mondiale, Guerre Froide et Temps moderne. Au fil de votre évolution, l’Histoire va prendre une large importance et vos choix auront immédiatement un impact. Si vous tenez tête aux pays les plus puissants, attendez-vous à des représailles. Car oui, Tropico 5 ne manquent pas de conflits. Autant dire que satisfaire tout le monde devient vite impossible et que chacune de vos actions devra être réfléchie sous peine de subir le courroux de groupuscules ou de pays qui ne supportent pas les entourloupes.
El Presidente
Alors, dans l’ensemble, il faut tout de même reconnaître que tout n’a pas la même importance. On peut totalement s’amuser sans passer par les innombrables décrets ou des options un peu complexes. Se tarabiscoter le bulbe, passe encore, mais ça sert à rien de se donner un mal de crâne. La liberté qu’offre le jeu est en tout cas appréciable car on peut choisir de faire de la place à l’écologie (la nature, les animaux, et tout ça) ou opter pour le tout industriel. Sans doute que la meilleure solution est de trouver un juste équilibre entre les deux. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne s’ennuie pas car il faut garder un oeil sur un grand nombre de paramètres : les habitants et leur ressenti, le tourisme, les relations entre les grandes puissances, les catastrophes, les constructions, la production… Et puis, la réalisation, que ce soit la musique (tropicale), les voix ou les graphismes, s’avère tout à fait convaincante. L’humour omniprésent, la bonne humeur constante, la fluidité des rotations, des zooms, tout fonctionne bien ! Par ailleurs, on ne peut qu’apprécier la présence d’un mode en ligne, afin de s’éclater en coopération ou en face à face.
Conclusion du rédacteur : BON
Comme dit lors de l’introduction, les jeux du genre ne sont pas légion sur consoles. Du coup, lorsqu’un représentant se montre et qu’il s’avère globalement réussi, on peut difficilement faire la fine bouche. En revanche, il faut vraiment s’habituer à la maniabilité et à une configuration de touches réellement perfectible. Cela montre en tout cas que les jeux de gestion et de stratégie ont leur place sur consoles.
Points forts :
- Enfin un peu de stratégie sur console
- Bonne adaptation
- Beaucoup de choses à faire
- Contenu, réalisation, tout est ok !
Points faibles :
- Pas toujours facile à la manette
- L’art de complexifier certaines tâches… pour rien
- Si vous cherchez de l’action, allez voir ailleurs