Bwraaaaaaaaaaaaaah ! 1993. Le monde découvre Jurassic Park, un film appelé à devenir culte. Créé par Steven Spielberg, le long-métrage plonge le spectateur dans un parc d’attraction incroyablement immersif où la science a redonné vie aux dinosaures. Mais tout ne se passe pas comme prévu : pendant la visite d’un groupe d’experts, une tempête éclate et les noirs desseins d’un informaticien corrompu conduisent au drame. Toutes les créatures s’échappent de leur enclot faisant du petit groupe une proie facile. Effets spéciaux hallucinants, intrigue rondement menée, acteurs au top… Jurassic Park devient un phénomène. Une foule de produits dérivés est commercialisée et le jeu vidéo n’y échappe pas. Au cours de ce dossier, nous allons revenir sur les titres forts de la licence sur 8, 16 et 32 bits. And… action !
JURASSIC PARK – OCEAN SOFTWARE – SUPER NINTENDO, NES, GAME BOY, AMIGA, PC…
Lorsque Ocean acquiert la licence Jurassic Park, l’éditeur sait qu’il ne doit pas se manquer. Accompagné par quelques membres de la future équipe, Gary Bracey, directeur du développement de la firme britannique, se rend aux Stan Winston Studios et assiste aux premières créations des dinosaures du film par le génial Phil Tippet. Plus tard, l’homme aura une réunion à Amblin Entertainment en compagnie de Steven Spielberg pour travailler sur le concept du jeu. C’est de ces multiples expériences que naîtra l’adaptation Jurassic Park d’Ocean. Le film est sorti en France le 20 octobre 1993, suivi dans la foulée des jeux Ocean. Trois versions ont vu le jour : Game Boy, NES et enfin Super Nintendo. Cette dernière est évidemment la plus impressionnante techniquement. Le titre s’apparente à un jeu d’action/aventure en vue de dessus. On y campe ce bon vieux Alan Grant qui doit se frayer un chemin à travers les différents niveaux. Plus vous avancez, plus les dinosaures se font menaçants et impressionnants. Très coloré, Jurassic Park sur Super Nintendo possède aussi un atout de poids : des phases en vue subjective très immersives. De manière générale, ce titre a été bien accueilli et les joueurs en gardent un bon souvenir, malgré une difficulté parfois rebutante et une répétitivité énervante par moment (choper des batteries, des ID cards, à la longue, ça lasse…).
Un petit mot sur les versions 8 bits ? La mouture Game Boy a surtout marqué les esprits par sa musique très entraînante et son look cartoon accrocheur. Le jeu en lui-même demeure un peu répétitif mais donne envie de sauver la peau d’Alan Grant, si bien qu’on persévère. Il y a aussi des moments très sympas comme celui du passage des Tricératops ou de la fuite en canoë. D’une manière générale, il faut vraiment s’accrocher tant le jeu ne laisse que peu de marges d’erreur. La version NES s’avère très proche de son homologue monochrome. Les différences sont avant tout d’ordre esthétique avec l’apparition de la couleur (parfois un peu ternes les teintes d’ailleurs) et un dézoom plus prononcé qui permet d’anticiper plus facilement les attaques. Là encore, au même titre que l’opus Super Nintendo, Jurassic Park sur 8 bits a laissé de bons souvenirs. Enfin, même si je n’ai jamais touché aux versions PC ou Amiga, sachez que l’intrigue reste globalement la même mais l’ambiance est plus intense, plus ténébreuse et l’accent a été mis sur le côté exploration et aventure.
JURASSIC PARK – SEGA – MEGA DRIVE, MASTER SYSTEM, GAME GEAR
En face, les consoles de SEGA ne se sont pas laissées faire. Dès 1993, Jurassic Park est arrivé sur les trois consoles de la marque japonaise, à savoir la Mega Drive, la Master System et la Game Gear. Conçu par Bluesky Software, il s’agit, à l’inverse du titre d’Ocean, d’un jeu focalisé sur l’action et la plateforme (avec scrolling horizontal et parfois vertical). Sur consoles 8 bits, le jeu démarre par une phase de shoot. Un viseur apparaît sur l’écran et vous devez éliminer les cibles qui s’approchent un peu trop de votre 4X4 lancé à vive allure. Outre ces séquences qui reviennent de temps à autre, on arpente des niveaux aux mille dangers tout en affrontant quelques boss. Le tout est plutôt sympathique et dans la veine de l’opus Game Gear. La version portable reste assez proche, mais le sprite du héros n’est plus le même (c’est une nana sur Game Gear). Sur Mega Drive, puissance accrue oblige, le jeu se veut plus ambitieux. Déjà, vous pouvez choisir entre deux trames : soit celle du Docteur Alan Grant, soit celle du vélociraptor. Bien évidemment, en fonction de votre choix, les sensations ne sont pas les mêmes. En compagnie du paléontologue, le jeu ressemble à s’y méprendre à un Flashback. Mélange d’action et de plateformes, le jeu est plutôt exigeant et fait passer un bon moment, malgré une maniabilité perfectible et des décors qui peinent (un peu) à se renouveler. Un soft honorable !
JURASSIC PARK RAMPAGE EDITION – SEGA – MEGA DRIVE
Toujours conçu par Bluesky Software, Jurassic Park Rampage Edition est sorti uniquement sur Mega Drive. Il s’agit de la suite du jeu d’origine. Les graphismes ont été nettement améliorés : le tout est plus coloré et le tracé noir autour des sprites donne un look cartoon des plus agréables. L’action prend place sur l’île et votre but est de vous échapper avant la destruction totale de l’endroit. Plus vive, plus fluide et plus action que jamais, cette séquelle mérite le détour.
JURASSIC PARK – SEGA
Jurassic Park est aussi paru sur Mega CD dans une version qui a coûte une blinde à SEGA. Pour s’en rendre compte, il suffit de replonger dans le reportage réalisé à l’époque par Télévisator 2. Pour l’occasion, l’équipe de Cyril Devret s’était rendue à San Francisco dans les locaux de SEGA of America. Dans la veine d’un Myst, Jurassic Park sur Mega CD est un point & click qui plonge le joueur dans l’univers des dinosaures. Ce sont carrément des stations Silicon Graphics qui ont été utilisées pour l’animation des dinosaures en 3D et le département en charge de la partie sonore a carrément envoyé une équipe dans des milieux naturels (marais, forêts…) pour capturer de vrais cris d’animaux. Ils sont par exemple rendus au marais d’Okefenokee en Géorgie et ils ont ainsi pu enregistrer des sons d’ambiance, d’oiseaux ou d’alligators. Une vraie recherche du réalisme ! Quant à la musique, impossible de ne pas parler du travail de Spencer Nielsen (qui donnera naissance à la B.O d’Ecco sur Mega CD notamment ou Sonic CD version US). L’atmosphère musicale imprègne le joueur et ne le lâche plus, même si le jeu reste, dans l’absolu, assez limité. Il n’a pas marqué les esprits malgré les innombrables efforts de l’équipe. Il reste malgré tout un jeu sympathique, notamment grâce à l’utilisation de la Full Motion Video et une intrigue plaisante. Si vous aimez ce type de jeu, vous pouvez l’essayer sans crainte.
JURASSIC PARK – SEGA – ARCADE
Rail shooter dans la veine d’un Operation Wolf, le Jurassic Park de 1994 (réalisé par l’AM#3) est entièrement en 2D et tourne sur SEGA System 32. Très rythmé, le jeu fait encore son petit effet aujourd’hui mais c’est sans commune mesure avec la suite de 1997. Malgré tout, on passe un excellent moment. Dès lors que le joueur a pénétré dans l’enceinte du parc, il se fait attaquer par le T-Rex. En marche arrière, il faut alors tirer sur l’affreux dinosaure en espérant atteindre l’orée d’une grotte. S’ensuit un passage dans une plaine où est attaqué par des tricératops avant de s’enfoncer dans une jungle hostile. Un charmant voyage ! Heureusement qu’il n’est que virtuel !
JURASSIC PARK INTERACTIVE – UNIVERSAL INTERACTIVE – 3DO
En voilà un qui n’a pas laissé de souvenirs impérissables. Souvent oublié, Jurassic Park Interactive est sorti sur 3DO et se limite à une succession de mini-jeux. Il a pourtant un réel intérêt pour tous les amoureux du film, puisqu’on profite des capacités du support CD. Il s’agit avant tout d’une encyclopédie interactive, saupoudrée de petites séquences de jeu : phase de tir en vue subjective, petit shoot façon “Space Invaders”, évasion d’un building en 3D… le tout est sympathique et a fait son petit effet à l’époque. Il est d’ailleurs très bien noté par de grands magazines américains, mais la carrière de la 3DO, surtout en Europe, n’a pas aidé ce titre à se faire connaître.
THE LOST WORLD: JURASSIC PARK – DREAMWORKS INTERACTIVE – PLAYSTATION, SATURN
Voilà un titre qui a subi des critiques acerbes de la presse, que de nombreux joueurs ne parviennent toujours pas à comprendre. Réalisé par Dreamworks Interactive, ce jeu vous invite à incarner différents protagonistes au cours de votre périple. Vous commencez l’aventure en compagnie du compsognathus, une petite créature de la taille d’un poulet. S’il n’est pas facile de se faire une place face à tous les prédateurs, c’est aussi une manière habile de nous faire découvrir l’univers de Jurassic Park d’une autre manière. Par la suite, vous serez amené à contrôler deux humains (un homme et une femme) mais aussi un vélociraptor et carrément un T-Rex. Avec ce dernier, c’est carrément du délire : tout ce qui passe à votre portée peut être bouffé. Pauvres humains… C’est un jeu certes difficile, mais plutôt varié et agréable à parcourir. Son plus gros défaut reste sa maniabilité mais avec de l’entraînement, on parvient à s’y faire. En revanche, sa plus grosse qualité, outre l’excellente idée des personnages, réside dans sa réalisation. Sur PlayStation ou Saturn, elle est tout simplement épatante, avec des modélisations et des animations somptueuses (sans oublier les musiques fantastiques de Michael Giacchino). Sur PlayStation, le rendu est encore un cran au-dessus avec des effets de bien meilleure qualité. Assurément, The Lost World est un jeu trop méconnu mais qui mérite que l’on s’y attarde. Une version spéciale intitulée “Special Edition” est sortie sur PlayStation et propose un niveau inédit avec le T-Rex ainsi qu’une séquence de fin en compagnie de l’acteur Jeff Goldblum.
THE LOST WORLD: JURASSIC PARK – SEGA – MODEL 3
Sorti en arcade et développé par l’AM#3, The Lost World est une merveille ! Tournant sur la carte Model 3, il s’agit d’un jeu de tir sur rails utilisant un pistolet optique. Techniquement impressionnant, le jeu nous plonge dans le parc en compagnie de créatures toutes plus dangereuses les unes que les autres. Le but étant bien évidemment de s’en sortir, il faudra faire preuve de vivacité et de réflexe, surtout que l’action ne laisse que peu de répit. Un jeu redoutable, qui nous a fait claquer bien des tunes, mais quel pied !
JURASSIC PARK 2 : THE CHAOS CONTINUES – OCEAN SOFTWARE – SUPER NINTENDO, GAME BOY
Suite de Jurassic Park premier du nom, The Chaos Continues n’a rien à voir avec le second film intitulé Le Monde Perdu. Des individus malintentionnés ont décidé de se pointer sur Isla Nublar pour récupérer des embryons et mettre la main sur les dinosaures. Votre rôle est de dégager tout ce petit monde de l’île. Titre d’action/aventure très bien réalisé, et doté d’une ambiance prenante, Jurassic Park 2 a un atout dans sa botte et pas des moindres : son mode coopératif ! Vous pouvez ainsi faire appel à un pote pour vivre l’aventure à deux. A l’inverse du premier opus, la cartouche suit plus le style des épisodes SEGA, avec un mixte d’action et de plateformes en scrolling horizontal et vertical. Seuls bémols : une difficulté mal réglée et des décors qui ne se renouvellent que rarement. Sur Game Boy, le jeu est plutôt efficace également même s’il ne réinvente pas le genre. Les musiques sont pêchues, l’action soutenue et le perso répond au quart de tour. Un bon petit jeu !
Des jeux Jurassic Park, il y en a eu une blinde et il faudrait bien plus qu’un dossier pour parler de tous les titres estampillés “gros dinos”. Quoiqu’il en soit, et en espérant que le film à venir soit de qualité (on a quand même un peu de crainte après avoir vu le trailer), n’hésitez pas à relancer certaines de ces productions qui ont vraiment une ambiance à part. C’était l’instant “retour dans le passé” du moment ! A très vite pour de nouveaux dossiers !