Il y a deux ans, Insomniac Games a réalisé le rêve de nombreux fans en transposant les aventures de Spider-Man dans une œuvre dépassant les espérances. Si la structure en monde ouvert n’avait rien de fondatrice, c’est avant tout par son immersion et son gameplay ultra maîtrisé que le titre s’est démarqué de ses prédecesseurs. Grisant, visuellement somptueux et profitant d’une architecture dédiée à sa cause, Marvel’s Spider-Man est devenu l’un des représentants incontournables de Sony et ce n’est pas une surprise de le retrouver en première ligne dès le lancement de la PlayStation 5. Jeu de lancement à fort potentiel, Spider-Man : Miles Morales poursuit les travaux de Peter Parker et nous demande, une nouvelle fois, de sauver New York d’une terrible menace. Alors Spidey nouvelle génération, ça donne quoi ?
Miles Morales, jeune américain de la communauté hispanique de New York, possède le même don que Peter Parker après avoir été piqué par une araignée modifiée génétiquement du labo d’Osborn. Dans cette nouvelle aventure, le « vrai » Spider-Man prend quelques vacances et laisse son acolyte prendre ses marques dans la Big Apple. Première chose que l’on constate, c’est que c’est indéniablement plus beau et fouillé que dans la précédente aventure. Outre la qualité des textures, le jeu surprend par le drapé des vêtements, les pores de la peau, l’omniprésence des effets et les multiples réflexions du ray-tracing. L’introduction en met plein la vue avec des particules qui volent dans tous les sens, un grand nombre de PNJ, des décors qui explosent et le tout est sublimé par la saison hivernale mise en avant dans ce stand-alone. Il est évident que la PlayStation 5 nous décrochera bien plus la mâchoire dans les mois à venir mais pour une entrée en matière, c’est sacrément convaincant. Celles et ceux qui ne jurent que par la fluidité pourront se rabattre sur le mode proposant du 60 images par seconde mais supprimant le ray-tracing. Dans un titre comme Spider-Man, profiter de cette liberté avec une animation aussi impeccable, ça peut faire une sacrée différence. Encore plus lorsqu’on est habitué au jeu vidéo sur consoles, support qui aura mis du temps à profiter de ce confort.
Peur sur la ville
New York ne s’endormant jamais, Miles Morales aura fort à faire pour mettre un terme à la nouvelle conspiration qui plane sur la mégalopole – et plus directement sur Harlem. Si le scénario n’a rien de surprenant, les protégés d’Insomiac Games prouvent, une nouvelle fois, qu’ils sont passés maîtres dans l’art de la mise en scène. Certaines séquences sont franchement étonnantes (on avait pu en avoir un aperçu lors de la présentation de la PlayStation 5) et font profiter d’un gameplay toujours aussi nerveux. Entre deux phases de voltige, notre cher Miles exploite toute la panoplie du super-héros : exploration, combats et infiltration, le melting-pot gagnant ! On retrouve les mécaniques hyper solides du premier épisode avec une richesse de mouvements assez folle. Que ce soit au corps-à-corps ou à distance, Spidey est un véritable équilibriste. N’hésitant pas à décocher des finishs aussi brutaux que spectaculaires, le héros dispose en plus d’un pouvoir inédit : l’énergie bioélectrique. De quoi profiter de nouveaux combos !
Spider-Man 1.5 ?
Très efficace, ce Miles Morales offre une quête très prenante d’environ 8/10 heures. À cela viennent s’ajouter les sempiternels objectifs secondaires. Si certaines missions sont plutôt sympathiques, on se farcit encore de la collectionnite avec des éléments à retrouver ou des coffres à ouvrir à travers la ville. Dans un autre jeu, ça pourrait vite devenir agaçant mais ce Spider-Man : Miles Morales est si enivrant qu’on passe son temps à voltiger ou à se balader dans les rues en faisant des selfies avec les passants. On ne s’ennuie à aucun moment, l’ambiance (voix comme B.O) est excellente et les personnages sont vraiment attachants. Comme on pouvait s’y attendre, il n’y a rien d’original dans la proposition d’Insomniac Games mais le titre est réalisé avec un tel soin et une telle envie de bien faire que ce stand-alone, à moins d’être totalement hermétique à l’univers du héros du regretté Stan Lee, doit faire partie de votre ludothèque.
VERDICT DU RÉDACTEUR : TRÈS BON
« Sans maîtrise, la puissance n’est rien », disait une célèbre pub. C’est exactement ce que l’on ressent avec ce Spider-Man : Miles Morales. Bien qu’il reprenne les poncifs du premier épisode, le jeu est d’une telle générosité qu’il procure un gros sentiment de liberté. Fort de sa réalisation somptueuse et de son ambiance accrocheuse, le dernier né des studios d’Insomniac Games (en attendant Ratchet and Clank : Rift Apart) fait une entrée remarquée et remarquable sur PlayStation 5. Et sachez que la version PlayStation 4 s’en sort, elle aussi, avec les honneurs.
Points forts :
- New York, plus belle que jamais
- Personnages intéressants et attachants
- Incroyablement grisant
- Combats ultra maîtrisés
- L’ambiance (voix + B.O) fabuleuse
Points faibles :
- Court en ligne droite
- Une formule essorée
- La DualSense pas exploitée
Éditeur : Sony – Développeur : Insomniac Games – Genre : Action – Date de sortie : 19 novembre 2020 – Plateformes : PS4, PS5