Dans le monde de la simulation footballistique, deux cadors règnent sans partage. Mastodonte parmi les mastodontes, FIFA défie chaque année PES pour s’emparer du trône. Depuis quelques temps, la série a tout de même du mal à se renouveler et on pouvait craindre que cet épisode, en pleine transition entre l’ancienne génération et la nouvelle, allait se retrouver entre deux eaux. Quelques matchs suffisent pour comprendre que ce n’est pas en 2020 que la licence va surprendre. En se reposant sur ses bases, Electronic Arts alimente – bien malgré lui – la légende qui veut que, désormais, FIFA est au grand public ce qu’est Pro Evolution Soccer aux puristes. Très arcade, ce FIFA 21 est là pour le spectacle et il ne s’en cache pas. On pouvait tout de même espérer que l’arrivée des versions next-gen, PlayStation 5 et Xbox Series X/S, redore un peu le blason d’une franchise à bout de souffle. On a donc rechaussé nos crampons, désarticulé nos membres en mode Volta et bravé les pelouses des enceintes les plus célèbres pour se faire une idée. Alors FIFA 21 sur next-gen, ça donne quoi ?
Nouvelle génération oblige, la première chose que l’on a fait en démarrant ce FIFA 21 sur Xbox Series X (notre version), c’est de faire une comparaison avec « l’ancienne » mouture pour en déceler les améliorations graphiques. Comme on pouvait s’y attendre, c’est plus beau mais il faudra probablement attendre FIFA 22 (en espérant un changement de moteur 3D) pour en prendre plein les mirettes. De là à dire que les évolutions sont mineures, il ne faut pas non plus exagérer. Indéniablement, les visages sont beaucoup plus détaillés, le mouvement des cheveux est bien rendu et on note une optimisation des effets de lumière. La pelouse a également été retravaillée. Cela confère aux ralentis un réalisme accru et les amatrices et amateurs de foot sauront apprécier ce gap visuel. Réalisme toujours avec l’ajout de cinématiques (descente du bus, joie des sportifs, liesse des supporters…) mais l’éditeur devrait, à l’avenir, arrêter de prendre les gens pour des idiots en diffusant des cinématiques laissent entrevoir des scènes encore plus impressionnantes. FIFA 21 dans sa version next-gen est plus vivant, plus spectaculaire et demeure sans doute le plus beau jeu de football à l’heure actuelle. Mais il n’est en rien révolutionnaire graphiquement, demeure du FIFA pur jus dans sa direction artistique et il n’y a plus qu’à espérer qu’EA mette le paquet pour l’évolution visuelle, l’année prochaine, soit du même impact qu’un Virtua Striker 2 sur Dreamcast (une véritable baffe graphique à l’époque).
Plus lent, plus technique ?
Ce FIFA 21 de nouvelle génération accueille une nouvelle caméra. Plus télévisuelle, plus immersive, elle adapte son zoom en fonction des phases offensives et défensive. Comme elle est plus éloignée, elle donne l’impression d’un jeu ralenti, plus agréable, moins arcade et moins stéréotypé. Ce ressenti va de pair avec des animations et des collisions qui ont été optimisées. On peste moins sur les pertes de balles, la physique du ballon correspond plus à ce que l’on peut attendre d’une simulation et les contacts sont mieux reproduits. Il en va de même pour les gardiens qui commettent moins d’erreurs, se relèvent plus vite et paraissent un peu plus efficaces sur les sorties aériennes. Il est toutefois dommage que l’accent soit mis, une nouvelle fois, sur les phases offensives. Les attaquants transpercent littéralement les défenses et le feeling arcade n’est jamais bien loin. Mais dans l’ensemble, ce FIFA 21 next-gen profite de retouches de gameplay intéressantes.
Un contenu toujours aussi énorme
En dépit de quelques équipes exclusives à PES (un peu rageant quand on aime jouer avec certains effectifs, comme les Samurai Blues japonais), EA conserve son leadership en matière de contenu, que ce soit dans la base de données, les stades disponibles, la modélisation des athlètes ou les modes de jeu. Toujours plus riche, la section FUT (Fifa Ultimate Team) voit la coopération être étendue à d’autres modes comme Clashs d’équipe et il est désormais possible de customiser son équipe et surtout son propre stade. Enfin, et parce que c’était attendu depuis longtemps, les éléments liés à la Forme ont totalement disparu, ce qui permet de passer plus de temps sur le terrain plutôt que dans les menus. La carrière, quant à elle, reste fidèle à elle-même. On note toutefois de petites choses intéressantes comme le fait de pouvoir influer (en faisant des remplacements ou carrément votre entrée sur le terrain) sur un match simulé en vue 2D. Le système des entraînements est aussi moins contraignant. Côté Volta, c’est du pareil au même avec une formule qui semble, dans l’ensemble, moins convaincre les fans, certains en allant jusqu’à espérer le retour d’un mode scénarisé. Par certains aspects, dans son ambiance et son approche, FIFA en fait parfois des caisses alors qu’il pourrait largement s’en passer. En attendant la version réellement next-gen (peut-être l’année prochaine), FIFA 21 fait le job, vous fera profiter de vos beaux écrans et consoles nouvelle génération en 4K mais ne bouleverse en rien son socle.
VERDICT DU RÉDACTEUR : CORRECT
Attendue au tournant, cette version de FIFA 21 parvient à améliorer certains points fâcheux tout en boostant les graphismes – même si la comparaison est surtout palpable lors des ralentis. Comme on pouvait l’espérer, le gap visuel est bien de la partie mais ne révolutionne en rien la formule d’origine, si ce n’est par l’apport d’une nouvelle caméra et d’animations et collisions retouchées. Moins arcade, plus agréable, cet épisode enrichi demeure un jeu de foot très correct mais il est évident que la franchise arrive à la fin d’un cycle. EA va devoir revoir intégralement son moteur de jeu, repenser la philosophie de sa licence et mettre l’accent sur le réalisme, qu’il s’agisse du visuel ou du gameplay. Rendez-vous l’année prochaine en espérant, cette fois, se prendre une vraie baffe dans la figure.
Points forts :
- Des ralentis somptueux
- Le plus beau jeu de foot du moment
- Un contenu considérable
- Plus de temps de chargement
- Animations et collisions améliorées
Points faibles :
- Le PC totalement oublié
- Pas de claque visuelle
- FIFA perd des licences chaque année
- Trop porté sur l’attaque
Éditeur : Electronic Arts – Développeur : Electronic Arts – Genre : Sport – Date de sortie : 4 décembre 2020 – Plateformes : PlayStation 5, Xbox One Series X