SnowRunner : Le convoi de l’extrême

Rifs de guitare, musique country et vastes paysages à l’américaine, Snow Runner est bien le successeur de Spintires : MudRunner. À l’image de l’émission Le convoi de l’extrême sur RMC Découverte, le joueur se retrouve de divers engins, plus ou moins imposants, et doit progresser sur des routes impossibles et des dénivelés défiant les lois de la physique. Le Michigan sera notre terre d’accueil avant de braver les étendues de l’Alaska et de Russie. Prêt à en découdre avec la nature ?    

Ne vous attendez pas à manier Snow Runner comme vous le faites avec n’importe quel jeu de bagnoles. La première phase avec le pickup est là pour vous rappeler que ce titre met en lumière la difficulté des terrains chaotiques des grands espaces naturels. Dès le départ, la conduite impose une concentration de tous les instants et une compréhension des outils à disposition. Snow Runner mise en effet sur un attirail de tutoriaux pour appréhender chaque mécanique du jeu. Lecture du terrain, utilisation de la vitesse basse, activation du AWD (pour All Wheel Drive – pour 4 roues motrices), gestion du treuil, différentiel… il vous faudra un peu de maitrise pour les exploiter à bon escient. Déstabilisant au premier abord, on se fait petit à petit à sa physique et on exécute les missions d’apprentissage sans trop de problème. Les objectifs n’ont rien d’exceptionnel puisqu’ils se résument à rejoindre un endroit (généralement une tour de guet pour « éclaircir » la map), se rendre à un entrepôt pour charger une cargaison pour ensuite la livrer. Votre bonne réputation passe aussi par la réparation ou le dégagement de routes.  

La foire aux obstacles

Snow Runner ne laisse que très peu de répit. Vous allez ainsi vite vous apercevoir que les obstacles sont nombreux (foutues inondations) et qu’il vous faudra améliorer vos véhicules pour progresser sur l’ensemble des différentes cartes. En accomplissant les missions, l’argent récolté permet ainsi de booster votre moteur, la solidité du treuil, la résistance de l’engin, etc. Cela passe aussi par la vente d’anciens « bolides » pour se refaire la banane ! Le titre de Saber Interactive est plutôt efficace mais on regrette que les zones manquent de vie et qu’on ait cette impression d’être seul au monde. Quelques animaux ou PNJ n’auraient pas été de trop et on ne parle même pas du trafic routier. Par moments, on se croirait revenu sur Dreamcast avec 4 Wheel Thunder, un excellent jeu de course qui souffrait d’un manque de vie dans ses environnements. Mais à l’époque, c’était très courant et ça l’est beaucoup moins désormais. S’il y a un point qu’il faudra améliorer pour la suite, c’est bien ça. L’autre élément un peu dommageable provient du côté artificiel de la progression. Le jeu met constamment des bâtons dans les roues, on se paye des allers-retours, il faut se farcir des obstacles de manière un peu stéréotypé… si bien qu’on a un déséquilibre entre l’ultra réalisme prôné par Snow Runner et ses ficelles « jeu vidéo » qui sont très prévisibles. Un meilleur dosage n’aurait pas été de refus, d’autant que le titre, d’un point de vue visuel, est plutôt bien fichu !

Vastes terrains de jeu

S’il y a bien une chose qu’on ne peut enlever à Snow Runner, c’est son graphisme. Si l’ensemble n’a rien de révolutionnaire, il faut avouer que la modélisation des véhicules est réussie et que les environnements sont soignés. Les textures sont propres, l’animation sur Xbox One X (la version testée) tourne à plein régime et ça passe très bien en 4K. Le cycle jour/nuit est bien géré, et la caméra ne joue pas (trop souvent) aux équilibristes. Chaque décor est bien réalisé et la variété est au rendez-vous. Snow Runner a donc un vrai potentiel mais il est dommage que certaines mécaniques soient un casse-tête. Si certains se retrouvent bloqués au moment de conserver le camion pour le remettre dans un autre garage d’un nouvel environnement, ça n’a rien d’étonnant tant c’est mal conçu. Mais globalement, le jeu de Saber Interactive est très correct et ravira celles et ceux qui aiment se délecter du Convoi de l’extrême. On vous l’accorde, c’est une niche mais le jeu vidéo prouve toute sa richesse avec ce soft et on ne peut que saluer cette suite. Enfin, sachez que vous pouvez parcourir les trois contrées proposées en coopération avec trois autres joueurs en ligne.

VERDICT DU RÉDACTEUR : BON

Avec ses 40 customisables et son intérêt rehaussé, Snow Runner est une suite à MudRunner plus que respectable. En dépit d’un démarrage vraiment compliqué (il faut persévérer), cet OVNI du genre course/aventure a vraiment de beaux espaces et moments à offrir. Il est exigeant, pas toujours très sympa avec le joueur mais c’est le genre de jeu qui permet de vivre une expérience unique. Si vous vous sentez l’âme d’un aventurier et que vous aimez les véhicules imposants, ce titre devrait vous satisfaire ! En plus, il y a un mode coop’ jusqu’à 4 en ligne !

Points forts :

• De grands espaces de liberté
• Environnements variés
• La satisfaction au bout de l’exigence

Points faibles :

• Difficulté mal dosée
• Une interface à revoir
• Un manque de vie criant

Éditeur : Focus Home Interactive – Développeur : Saber Interactive – Genre : Course/Aventure – Date de sortie : 28 avril 2020 – Plateformes : PC, PS4, One