Franchise de films à succès, le personnage de John Wick (campé par un Keanu Reeves au top de son art) se voit transposer en jeu vidéo. Alors qu’on pouvait s’attendre à une aventure teintée d’action survitaminée et de gunfights en vue subjective, l’auteur de Thomas was alone, Mike Bithell, a opté pour une autre approche. Mâtiné de stratégie et de tour par tour, John Wick Hex n’a rien du soft conventionnel et met un sacré coup de pied dans la fourmillière du genre. Passons en revue les différentes mécaniques de cette œuvre que l’on peut presque qualifier d’auteur.
John Wick est au cinéma ce qu’est Max Payne au jeu vidéo. À l’image du flic complètement démoli de Remedy, le film met en scène un ancien tueur à gages qui doit reprendre du service après s’être frotté d’un peu trop près avec un gang mafieux russe. Comme Max Payne, John Wick ne vit que pour la vengeance et celles et ceux qui ont eu le malheur de s’y frotter ne sont plus de ce monde. Dans Hex, il va donc être question de parcourir des niveaux en les nettoyant de toute vermine mais, pour cela, il va falloir faire preuve de jugeotte et de tactique. Concrètement, le jeu s’appuie sur une vue aérienne et reprend les mécaniques des RPG tactiques. On se déplace sur une sorte de damier (matérialisé ici par des points) qui se révèle à mesure que l’on progresse et chaque déplacement occasionne une pause permettant de préparer l’action suivante. Le joueur peut donc avancer, tirer, ramasser les munitions, se soigner (grâce à des bandages), assassiner un ennemi, le pousser, le frapper, esquiver ou encore lancer son arme – pratique quand on est à court de munitions. Les premiers niveaux sont des tutoriaux qui permettent de prendre connaissance des différentes possibilités et on les passe sans trop de problème. Ensuite, les choses se compliquent et il est alors indispensable d’utiliser tous les outils à disposition.
Une véritable approche tactique
Les ennemis ne deviennent visibles que dans le champ de vision du héros, ce qui implique une prudence extrême. Pour anticiper chacune des actions, un coup d’œil à la timeline située en haut de l’écran donne un aperçu des mouvements ennemis. Si un ennemi est en train de vous pointer, inutile de sortir votre arme, l’action demanderait trop de temps et vous vous feriez trouer. Dans ces conditions, le mieux est d’aller se planquer derrière un élément du décor ou d’attirer l’ennemi pour le surprendre. Chaque mouvement occasionne plus ou moins de temps de réaction et il faut donc peser régulièrement le pour et le contre pour progresser. En sachant que la position (accroupi ou debout) a également un impact sur les actes du héros, inutile de vous dire que John Wick Hex vous mettra face à des problèmes cornéliens. Le gameplay est bien pensé et permet le cumul de plusieurs actions (lancer son arme pour étourdir l’ennemi, s’approcher et lui coller une rouste par exemple), ce qui varient les approches.
Une réalisation soignée
Ce qui interpelle, c’est le soin apporté à l’ambiance. Les décors font écho aux long-métrages et l’approche visuelle très flashy du jeu instaure une atmosphère électro du plus bel effet. En plus, les environnements sont variés et évitent l’écueil de la redondance, ce qui est un bon point. La bande-son, quant à elle, reste dans la veine des aventures cinématographiques de l’acteur canadien. John Wick Hex a donc tout du jeu non-conventionnel et il serait fort dommage de ne pas souligner cette réalité. En revanche, le titre se montre extrêmement punitif et on s’agace régulièrement à cause d’une difficulté mal dosée. À partir du chapitre 3, il y a une hausse soudaine de la difficulté et on n’est pas vraiment préparé à ça. On ne parle même pas des ennemis qui apparaissent soudainement ou, pire, des combats contre les boss qui obligent, en cas de défaite, à recommencer le niveau entier ! Vive les cheveux blancs ! Malgré ces désagréments, John Wick Hex est un jeu surprenant et plutôt intéressant.
VERDICT DU RÉDACTEUR : BON
Quand on connait les films, l’approche de John Wick Hex peut interloquer mais le studio de Mike Bithell assume totalement son choix. Mélange de tactique et d’action, le titre mise sur un graphisme assez minimaliste et une ambiance électro pour plonger le joueur dans une avalanche de gunfights stratégiques. Le gameplay demande une certaine maîtrise et la difficulté pourra en rebuter plus d’un mais pour une fois qu’une œuvre tirée d’une licence ne choisisse pas la voie de la facilité, on ne va pas s’en plaindre. Assurément un titre à essayer !
Points forts :
- Gameplay bien pensé
- Décors variés et ambiance réussie
- L’approche tactique du jeu
Points faibles :
- Ouch, cette difficulté
- Une certaine répétition s’installe au bout d’un moment
- Les pop-up des ennemis
Éditeur : Lionsgates Games – Développeur : Bithell Game – Genre : Action/Stratégie – Date de sortie : 8 octobre 2019 – Plateformes : PC, Switch, PS4, One