Par Toutatis ! Nos célèbres gaulois sont de retour dans une aventure inédite ! Mine de rien, depuis leur périple parodique dans le second épisode de la licence XXL, on a vu passer plusieurs générations de consoles et ça devait leur démanger la moustache de se farcir de nouveau quelques romains numérisés. Tout en restant fidèle aux mécaniques de la saga, Le Menhir de Cristal – c’est son nom – prend les traits d’un beat’em up plein d’humour et de panache. De là à ce que ses qualités poussent les gens à l’installer sous le sapin pour les fêtes ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.
Alors que tout semble calme dans le village (si l’on excepte les bastons habituelles pour cause de « poisson pas frais »), le facteur Pneumatix se précipite vers Panoramix et explique que les romains lui ont volé son courrier. Ni une, ni deux, Astérix et Obélix pénètrent dans la forêt et se rendent au camp retranché de Petibonum. Cette première escapade chez l’ennemi est ainsi le point de départ de cette nouvelle histoire : une amie de Panoramix est en danger et nos deux gaulois, bien décidés à aider leur druide, partent en voyage pour sauver la demoiselle. La particularité de cet épisode réside dans un menhir réagissant à des éclats élémentaires (glace, feu…) que nos héros doivent retrouver. Bien évidemment, si tout cela n’est que prétexte à mettre des baffes autour du monde, on ne peut qu’apprécier l’humour générale (le scénario est notamment co-signé par l’excellent MrMeeea), que ce soit dans les clins d’œil à l’actualité ou dans les crédits du jeu avec un monologue hilarant d’Abraracourcix. Reste à savoir, maintenant, si le gameplay a fait l’objet du même soin. Et là, rien n’est moins sûr…
Les moustachus ne savent pas sauter
Dans les faits, Astérix & Obélix XXL 3 est donc un beat’em up tout ce qu’il y a de plus classique. Néanmoins, pour cet épisode, les développeurs ont fait des choix, disons, étonnants. Pour une raison qui nous échappe, les deux personnages sont incapables de sauter ! Ils ne peuvent que « dasher » et cela pose de véritables problèmes dans un jeu où la caméra n’est plus libre mais fixe. La lisibilité de l’action est constamment obstruée par des éléments du décor et on peine à véritablement savoir où on frappe et où on se rend. Mais il y a des choses qui sont bien plus agaçantes, à commencer par le switch des deux personnages quand on joue en solo. Pendant une majeure partie de l’aventure, cela ne pose pas de problème mais cela se complique sérieusement une fois que l’on arrive en Crète. Dans ce pays, les deux gaulois doivent se dépêtrer de nombreux mécanismes qui obligent le joueur à passer régulièrement de l’un à l’autre des personnages. Le problème, c’est que le jeu en solo pousse le programme à téléporter l’acolyte près du héros que l’on incarne. Ce côté aléatoire dans des phases qui demandent pas mal de patience est franchement fatiguant, surtout dans un titre souffrant de checkpoints très mal placés. Si l’on allie ces éléments avec la redondance de l’action et des mécaniques (malgré le menhir aux différents pouvoirs), ça commence à faire beaucoup. Alors certes, on s’en sort en s’acharnant mais le plaisir s’en trouve forcément estompé. Heureusement, ces sections un peu énervantes sont peu nombreuses mais on note tout de même des défauts dans le game design. Encore une fois, l’absence de saut est absolument incompréhensible.
Mon menhir, mon beau menhir
Le menhir, quant à lui, offre des aptitudes intéressantes. En tout et pour tout, il y a trois éclats à découvrir : la glace, le feu et enfin le métal. Avec la glace, Obélix a le pouvoir de transformer les ennemis en blocs gelés tandis que le feu est très utile pour leur brûler le derrière ou allumer des flambeaux. Le métal, quant à lui, agit comme un aimant et permet de déplacer des objets métalliques. Enfin, dans sa nature principale, le menhir est un formidable bloc destructeur. Chacune des idées est intéressante mais on a l’impression que les développeurs ne sont pas allés au bout de leurs intentions. Et au final, c’est un peu gadget même si certains passages sont sympathiques. Certains adoreront le labyrinthe de Crète pour son petit côté réflexion, moi je l’ai tout simplement détesté car il fait ressortir tous les problèmes de game design. Et c’est franchement dommage car les combats s’en sortent bien, il y a des animations hilarantes (comme lorsque l’adversaire s’envole dans les airs et retombe avec fracas avec un cri à mourir de rire ou lorsque les ennemis chutent dans le vide) et les coups sont assez nombreux. Mais ça ne suffit pas pour être pleinement satisfait de cet épisode.
Charme vétuste
La direction artistique de la bande dessinée est plutôt respectée et la palette de couleurs pastel fonctionne bien. Visuellement, le jeu est assez réussi mais il ne faut pas se baser sur la technique qui, elle, est à des années-lumière des ténors du moment. Il faut aussi souligner que la bande-son est très moyenne. On ne retient absolument aucune musique car elles sont passe-partout et n’inspirent rien. On est très loin des fabuleuses mélodies d’Alberto Jose Gonzalez sur Astérix Game Boy (ou NES) et c’est bien dommage. Et pourtant, malgré les défauts, cet Astérix & Obélix XXL 3 a quelque chose d’attachant et de charmant. On peste sur certains éléments mais l’attrait de la bande dessinée agit toujours. C’est sans doute ce qui sauve cet épisode très perfectible d’une faillite totale.
VERDICT DU RÉDACTEUR : CORRECT
Astérix et Obélix XXL 3, c’est un peu je t’aime, moi non plus. Tout en étant attachant et intéressant, le titre d’OSome Studios se prend le code dans les souches d’arbres, la faute à des choix de game design déroutants et un intérêt des pouvoirs du menhir somme toute relatif. Il y a quelque chose dans l’aventure proposée qui ne coule pas de source, on doit parfois s’acharner et le plaisir s’en voit quelque peu estompé. Les Gaulois pourront toujours dire que les sangliers avaient mangé un peu trop de cochonneries ou que le terrain était trop lourd mais dans les faits, c’est un jeu correct mais qui ne peut espérer plus.
Points forts :
L’esprit de la bande dessinée
L’humour
Des combats assez sympas
Points faibles :
Une ambiance musicale sans aucune âme
Des choix de game design bizarres
Très redondant quand même
Éditeur : Microids – Développeur : OSome Studios – Genre : Beat’em up – Date de sortie : 21 novembre 2019 – Plateformes : PlayStation 4, Xbox One, PC, Switch
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