Toutes les années, le même son de cloche résonne durant l’été. Alors que le mercato bat son plein et que les médias sportifs s’en donnent à cœur joie – encore plus quand il s’agit de joueurs comme Neymar, les équipes de Konami et d’Electronic Arts mettent la touche finale à leurs simulations de football respectives. Et comme d’habitude, c’est le studio de Tokyo qui dégaine en premier avec Pro Evolution Soccer, la série que les intimes aiment appeler PES. Partenaire officielle de Manchester United, la licence continue d’asseoir son ambition avec une itération qui est clairement portée vers les puristes de la franchise. Le football comme on l’aime !
Forcément, la première chose qui nous happe dès l’arrivée dans le menu, c’est l’absence de la Champion’s League et de l’Europa League. Longtemps l’apanage de PES, ces deux compétitions ont été gobées par le concurrent direct, FIFA, ce qui a obligé Konami à revoir sa copie et à se réorienter. Cette itération 2020 mise donc sur des clubs mythiques ainsi que sur des championnats divers et variés. En plus de la Serie A, passé dans l’escarcelle des développeurs japonais, le jeu les championnats de France, d’Argentine, de Colombie, de Turquie, de Suisse, etc. Si une confrontation entre River et Boca vous tente, c’est le moment de craquer ! Pour autant, on ne peut s’empêcher de pester contre cette politique du licensing qui fait qu’on se retrouve avec des jeux à deux vitesses. En effet, là où les amateurs du Calcio seront ravis, ceux de la Bundesliga risquent de faire grise mine dans le sens où les quelques cylindrées disponibles sont planquées dans les autres ligues d’Europe. Que ces derniers se rassurent tout de même, les patchs avec toutes les licences sont déjà téléchargeables sur Internet et activables sur les versions PS4 et PC du jeu (désolé pour les possesseurs de Xbox One, ce n’est pas possible sur cette machine).
La chanson du pré vert
En voulant retravailler les menus, Konami a fait des choix plutôt étranges. Le tout est très épuré certes mais ce n’est pas très joli. Le problème, c’est que le contenu de PES – avec l’absence des compétitions officielles – peine à surprendre, même si les développeurs ont optimisé La Ligue des Masters et intégré plusieurs nouveautés comme le mode MatchDay qui s’intéresse à l’actualité et aux rencontres du moment. Par exemple, durant les éliminatoires pour l’Euro, vous aurez la possibilité de jouer les meilleures affiches de la compét’. Même chose avec la Champion’s League qui reprend ses droits, au moment où ces lignes sont tapées, ce soir. L’intérêt de ce mode provient des points qui sont glanés en fonction de vos actions. Maintenant, il faut bien l’avouer, les avancées en termes de contenu sont très chiches. Konami agit petite touche par petite touche et ça commence à se voir. On aurait aimé que My Club soit profondément revu mais ce n’est pas le cas. Même le mode « Vers une légende », avec son interface inédite manque de punch, de surprises et globalement d’intérêt. Il ne reste plus qu’à l’éditeur nippon de retravailler sa copie pour l’arrivée des consoles next-gen. Car si le contenu peut faire tiquer, le gameplay, lui, demeure d’une efficacité et d’une finesse remarquables.
En vert et contre tous
Avec PES, pas question de partir à l’abordage en se disant que tout va bien se passer. Vous pouvez mener toute une partie et vous faire plomber par une contre-attaque éclair. Là où l’édition 2019 avait tendance à privilégier l’offensive et les phases aériennes, celle-ci se montre plus « terre à terre » et impose un jeu extrêmement posé. Pour marquer, il n’y a pas le choix, il faut être à la fois précis, rapide (malgré la « lenteur » des joueurs) et s’appuyer sur une stratégie de construction. Au départ, cela demande un certain temps d’adaptation, d’abord pour saisir les phases offensives mais aussi pour se positionner et réagir correctement en défense. Les passes en profondeur sont particulièrement redoutables et il n’est pas rare de se faire « casser les reins » par les stars du terrain vert. Oui, oui, la même que Boateng face à Messi en demi-finale de Ligue des Champions en 2015. Si le jeu est si immersif, c’est notamment grâce au nouveau système de dribbles mis en place en suivant les conseils d’Andrès Iniesta (c’est plus facile, le joueur est sur place puisqu’il joue au Vissel Kobe) mais aussi l’excellence graphique indéniable. Qu’il s’agisse de la modélisation – particulièrement bluffante pour certains joueurs-clés -, du réalisme des stades et de leurs alentours ou de la mise en scène globale (par exemple en Ligue des Masters), PES 2020 continue d’impressionner et pourrait mettre à l’amende FIFA. On attendra tout de même de découvrir la cuvée d’EA pour se faire un avis. Quoiqu’il en soit, c’est vraiment un grand plaisir d’avoir une vue d’ensemble des stades et de chaque ville (comme par exemple, à Barcelone avec le Camp Nou). C’est d’autant plus vrai que le jeu fourmille d’effets de lumière travaillés.
Conclusion du rédacteur : BON
PES 2020 n’est peut-être pas l’édition ultime et souffre d’un contenu trop limité par rapport à son rival. Mais pour le reste, on retrouve ce feeling saisissant et une mise en scène qui ne cesse de s’améliorer. Certains estimeront que l’avancée est peu palpable mais cette nouvelle itération mérite l’intérêt des amoureux de football. Attention toutefois, on est loin du foot champagne où les buts coulent à flots et où les gestes spectaculaires s’enchaînent. PES demande une vraie maîtrise et n’est pas ce qu’on pourrait appeler un jeu accessible au plus grand nombre. La marge de progression est élevée mais il faut s’accrocher !
Points positifs :
Gameplay millimétré
Les animations
La modélisation des visages et stades
Amélioration de la mise en scène
Optimisation des modes majeurs…
Points négatifs :
… mais contenu trop en retrait
Manque global de nouveautés marquantes
Certaines collisions
Le jeu en ligne pas toujours stable
Éditeur : Konami – Développeur : Konami – Genre : Sport – Date de sortie : 10 septembre 2019 – Plateforme : PlayStation 4, Xbox One, PC
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