À l’image des jeux de moto, le motocross n’est pas un genre qui pullule sur nos consoles et ordi. Dans sa catégorie, la licence MXGP est un peu la seule maîtresse à bord et on a parfois du mal à voir les évolutions entre les différentes versions. Après l’épisode Pro de l’an passé, la série se pare d’une nouvelle itération avec quelques promesses. Suffisant pour faire de cette édition annuelle un achat potentiel ?
C’est l’histoire d’un mec qui est sur sa moto et qui doit battre ses opposants en maîtrisant son bolide à deux roues. Au moins, de ce côté-là, il ne faut pas s’attendre à des surprises. Et c’est peut-être la première chose qui frappe en ouvrant les menus. C’est bien simple, rien n’a bougé ou presque depuis MXGP 2. Le mode carrière se résume à créer son pilote, à choisir son sponsor et à se lancer dans la boue, la terre et les gravats. Il n’y a absolument aucune gestion ou scénarisation comme on peut désormais en voir dans les productions automobiles. L’ensemble est beaucoup trop scolaire et on se rattache très vite à la course simple, au championnat ou encore au contre-la-montre. Pour trouver un tant soit peu d’originalité, il faut se tourner vers le Playground, une zone libre permettant de participer à des défis. On peut même y modeler son propre parcours ! Et en parlant de modeler, l’arrivée de l’éditeur de circuit est une aubaine pour les créatifs en herbe. Il est vraiment fonctionnel, bien pensé et permet de créer des tracés qui ne manquent pas de virages serrés. Un excellent ajout !
Dans la gadoue !
Sans être foufou, le gameplay gravite autour de bonnes bases. On ressent bien le poids de la moto et du pilote et les commandes répondent bien. En revanche, il faut vraiment s’accrocher et connaître chaque virage pour rester efficace. Selon l’état du terrain, la cylindrée peut rapidement devenir incontrôlable. En effet, à mesure des passages des pilotes, les sillons se font de plus en plus visibles et profonds et l’adhérence évolue donc en temps réel. C’est encore plus vrai lorsque la pluie vient se mêler à la fête. MXGP 2019 a ainsi la bonne idée de proposer une difficulté paramétrable (on peut activer et désactiver des aides) ce qui permet d’y aller en douceur et d’adapter l’IA et le pilotage de sa moto à son niveau de maîtrise. Sur ce point, le jeu de Milestone frappe juste et son gameplay, plus fin qu’à l’habitude, est une vraie satisfaction. On regrette tout de même des collisions très perfectibles (parfois on se fracasse à pleine vitesse et le pilote ne bouge pas, parfois une simple pichenette l’envoie valdinguer dans les broussailles).
La gamelle ?
Rassurez-vous, la réalisation de cette itération est correcte. C’est juste que l’ensemble est presque trop scolaire, trop aseptisé. On aimerait un peu plus de vie dans les décors et que les tracés soient un peu plus détaillés. Certes, toutes les pistes sont sous licence officielle mais c’est froid, trop froid. Quelques effets et jeux de lumière apporteraient une touche organique sans doute plus d’impact. Ceci dit, les modélisations (pilotes comme motos) sont réussies et le rendu de la terre et des conditions climatiques est plutôt pas mal. Ce n’est certainement pas avec ce jeu que vos machines vont se mettre à souffler et perler mais on se trouve dans la moyenne haute des productions du genre. Bon, niveau musical par contre, c’est passe-partout et franchement pas inspiré.
Conclusion du rédacteur : CORRECT
MXGP 2019 est assez proche de son homologue de l’an dernier. On note un côté aseptisé parfois désagréable malgré des graphismes honorables et un pilote convaincant. C’est d’ailleurs sur ce point que le jeu puise son intérêt. Le gameplay a gagné en réalisme, les sauts sont moins permissifs et les sensations sont là. L’arrivée de l’éditeur de circuit est également une bonne chose, même si on aurait aimé que cette édition prenne plus de risques et soit plus vivante dans son ensemble. Les amateurs de la discipline devraient s’y retrouver tandis que les autres se tourneront vers des productions plus ambitieuses.
Points positifs :
Sensations de conduite réussies
La piste qui se dégrade
L’éditeur de circuits
Le Playground et sa zone libre
Points négatifs :
Trop terne, trop froid, trop aseptisé
Manque de vie dans les circuits
Bande-son passe-partout
Encore et toujours le même mode carrière
Éditeur : Milestone – Développeur : Milestone – Genre : Course – Date de sortie : 27 août 2019 – Plateforme : PlayStation 4, Xbox One, PC
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