En 1997, Yoshiki Okamoto, l’homme derrière Final Fight et Street Fighter II, envisage de créer un jeu d’horreur à la Resident Evil transposé dans l’univers des samouraïs. Fasciné par l’époque Sengoku, il imagine un titre à l’ambiance pesante où le héros combat avec des épées, dagues et autres shuriken. Quelques travaux sont réalisés sur Nintendo 64DD puis sur PlayStation, mais le projet traîne en longueur (il est alors réalisé à 50%) car d’autres titres sont en production à ce moment-là. Lorsque l’équipe reprend le prototype et les documents préparatoires, Capcom propose à Okamoto d’en faire une trilogie sur la future console de Sony. La version PlayStation est abandonnée et le staff reprend tout depuis le début. La partie visuelle subit un bond considérable, l’ambition est revue à la hausse et l’acteur Takeshi Kaneshiro prête sa voix et son visage au héros Samanosuke. C’est ce soft, sorti en 2001, qui retrouve aujourd’hui une seconde jeunesse. Les temps ont changé mais le saké est-il toujours aussi bon ? Réponse dans les lignes qui suivent.
Mettre à jour des cinématiques en résolution standard n’est jamais simple et Onimusha Warlords le prouve dès son lancement. Sur un écran 4K, l’image est acceptable mais peine à faire oublier ses filtres malgré une mise en scène dynamique et de jolis plans. Pour autant, si cela a vieilli, cette longue introduction permet de poser l’atmosphère et l’intrigue de cette aventure. Porté par un Jun Takeuchi inspiré et des musiques exceptionnelles, le titre de Capcom rappelle décidément de beaux souvenirs.
Samanosuke, réveille-toi
Dès les premiers pas, l’inspiration à la Resident Evil est palpable. Caméras fixes, décors précalculés, plans spectaculaires, séquences de gameplay entrecoupées de cinématiques… tout rappelle le hit horrifique de 1996. Malmené au début de son périple, le héros Samanosuke va braver les pires dangers pour sauver la princesse Yuki. La progression demeure très classique avec un mélange de phases de combat, d’exploration, d’énigmes, sans oublier les bons vieux scripts à l’ancienne (avec le moteur 3D). On a aussi cette impression d’évoluer dans un couloir – malgré de beaux décors – ce qui ramène de longues années en arrière. Et pourtant, par son atmosphère particulière et son gameplay bien réglé, Onimusha Warlords se laisse (re)découvrir et parvient même à nous surprendre de temps à autre. Les voix japonaises et les bruits d’ambiance jouent beaucoup dans l’immersion de cette plongée dans l’univers du Japon féodal. Le scénario a aussi l’intelligence de faire côtoyer des personnalités historiques telles que Nobunaga Oda ou Hideyoshi Toyotomi. Bref, la formule fait toujours recette !
Dépoussiérage
On ne va pas se mentir, le portage est assez léger car le titre se suffit à lui-même. Pour autant, les développeurs ont intégré quelques nouveautés qui ne manqueront pas de satisfaire les joueurs modernes. Ainsi, si la croix directionnelle conserve les déplacements d’autrefois (à la Resident Evil donc), c’est-à-dire un peu hachés, le stick analogique permet, quant à lui, de profiter de commandes bien plus souples. Par ailleurs, les chargements sont instantanés et l’animation tourne en 60 images par seconde. Côté décors, le tout a été lissé pour un visuel qui laisse apprécier une direction artistique de grande qualité. Enfin, et parce que c’est devenu une habitude, un mode Facile a été intégré pour les joueurs novices. Globalement, on passe un très bon moment avec Onimusha Warlords et les nostalgiques, comme les petits nouveaux, devraient être charmés par cette ambiance chevaleresque. Il est toutefois regrettable qu’il soit si court puisque 5/6 heures suffiront pour en voir le bout.
Conclusion du rédacteur : BON
Si le portage n’a rien d’exceptionnel, Onimusha Warlords reste un excellent jeu. À l’époque, il a été salué par la critique et les joueurs et n’a rien perdu de sa fougue d’antan. Dans son style, sa progression, son gameplay, il reste solide et vraiment différent des titres d’aujourd’hui. Certes, sa technique a vieilli et souffre parfois de caméras mal placées, mais ce dérivé de Resident Evil a de vrais atouts. Dans ces conditions, on se demande pourquoi Capcom n’a pas proposé la trilogie complète.
Points positifs :
L’univers féodal japonais
De jolis décors
L’ambiance très réussie
Samanosuke a la classe
Les commandes modernes
Points négatifs :
Quelques caméras mal positionnées
Portage sans magie
Trop court
Éditeur : Capcom – Développeur : Capcom – Genre : Action/Aventure – Date de sortie : 15 janvier 2019 – Plateforme : Nintendo Switch, PS4, Xbox One, PC
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