Si la 4K a longtemps fait office de gadget dans le domaine vidéoludique, il faut reconnaître que l’apport des PS4 Pro et Xbox One X commence vraiment à se faire sentir depuis quelques mois. Les développeurs maîtrisent de mieux en mieux ces machines et les productions de fin d’année sont là pour le prouver : le gap est désormais considérable. En cette fin d’année 2018, soit deux ans après nos folles virées en terre australienne, la licence Forza Horizon signe son retour en nous propulsant sur les routes de la magnifique Albion. On s’attendait à un jeu qui soit dans la lignée de ses prédécesseurs mais les britanniques de Playground Games ont poussé la barre à un niveau encore plus élevé. D’ailleurs, il faut que j’y retourne, l’écran-titre tourne en boucle depuis vingt bonnes minutes…
Comme suspendu dans le temps, l’écran-titre de Forza Horizon 4 demeure hypnotique. Lancée sur les routes anglaises, une McLaren Senna avale le bitume sur « A Moment Appart » d’Odesza. Outre le plaisir procuré par les courbes racées du bolide, la caméra tournoie en laissant apprécier les somptueux paysages, le tout dans un « morphing » météorologique du plus bel effet. Les lumières, les effets sur la focale, les reflets sur la carrosserie, les traînées de neige et d’eau… le niveau de détails est absolument bluffant. Cette boucle visuelle sert en fait de point de départ à un prologue démentiel mariant les 4 saisons avec un dynamisme hallucinant. Ces premières minutes, où l’on pilote tour à tour la Senna, un 4X4 ou encore une bagnole de rallye, donnent le tempo d’un jeu est décoiffant de bout en bout. Forza Horizon fait du Forza Horizon et, bordel, que c’est bien !
THIS IS ENGLAND
Après l’Australie, c’est donc au tour de l’Angleterre de nous livrer ses plus beaux panoramas. Bien éloignée de celle dépeinte dans la chanson des Clash, l’England de Forza Horizon 4 est d’une grande pureté. De la côte maritime à la carrière en passant par les bois ou les routes départementales, le titre offre un sympathique dépaysement. Si certains reprocheront une variété géographique moins marquée que pour Forza Horizon 3, l’ensemble est, d’une manière générale, plus naturelle et moins artificielle. Et comme la France est voisine de l’Angleterre, on a parfois l’impression de rouler dans des coins de l’hexagone. Mais qu’on ne s’y trompe pas, cette édition se renouvelle suffisamment pour éviter toute monotonie, la présence d’un bout d’Écosse (avec la ville d’Édimbourg) étant là pour le signaler.
Mais ce qui fait le sel de cet épisode, c’est assurément son concept des 4 saisons. Ainsi, comme pour le précédent volet, cette itération propose un cycle jour/nuit et des changements climatiques mais ajoute, en plus, la gestion des saisons. Et autant vous dire qu’un paysage d’hiver, à – 3°, n’a rien à voir avec un décor ensoleillé ou frappé par l’automne. L’idée est toute bête mais permet de renouveler le jeu sur le plan visuel, tout en offrant des sensations qui varient tout le temps. Sur la glace, un véhicule n’a bien évidemment pas la même tenue de route et le joueur doit constamment s’adapter pour ne pas finir au fossé. Ces cycles saisonniers ont été bossés à l’extrême par Playground et participe énormément au plaisir que procure chacune des courses.
TERRE DE CONTRASTES
À l’image de ses environnements, qui sont d’une variété certaine, Forza Horizon 4 propose un contenu tout simplement gargantuesque. C’est bien simple, il y a tellement de choses à faire qu’on ne sait plus du tout où donner de la tête. Outre les routes à découvrir, le jeu multiplie les activités comme un attroupement d’ados devant Squeezie ou Cyprien : panneaux à détruire, routes et lieux historiques à découvrir, radars de vitesse, tremplins, cascades pour tournage de films, drifts… À mesure que l’on avance, la carte se remplie de nouveaux challenges, auxquels il faut ajouter les sempiternelles bolides planqués dans les granges et les innombrables défi solo ou multi, qu’ils soient hors ligne ou en ligne avec d’autres joueurs. C’est d’ailleurs un vrai plaisir de se retrouver dans un monde connecté où il est possible de participer à une épreuve commune appelée Forzathon Live. Tous les joueurs qui le désirent se retrouvent et participent à une multitude de défis variés pour engranger de nouveaux crédits. Car, encore une fois, l’argent joue une part importante dans votre évolution. Même si les roues du hasard sont toujours de la partie pour remporter de nombreux éléments de personnalisation, klaxon et autres bolides, il faudra souvent mettre la main à la poche pour se faire plaisir et obtenir la voiture de ses rêves. La customisation est plus poussée que jamais (certains joueurs sont de véritables artistes) et on se surprend à enchaîner les heures sans voir le temps passer. Oui, même sans être un fan de jeux de caisse, Forza Horizon 4 devient rapidement indispensable, tout en continuant à nous surprendre. Ne soyez donc pas étonnés de braver des motos, un avion, un train… et même un aéroglisseur ! Si le fun avait un nom, il s’appellerait sans doute Forza Horizon.
UN MOMENT UNIQUE
Déjà criblé de superlatifs, Forza Horizon 4 a en plus le bon goût de proposer des radios avec des animateurs à la fois dynamiques, drôles et inspirés. Les différentes thématiques sont parfaitement traitées, on s’amuse souvent à l’écoute des mini-sketches de certains et le choix des chansons est, bien souvent, de grande qualité. De ce fait, on dévore l’asphalte et la boue en ayant le plaisir de foncer sur un riffle de guitare, sur un air de classique bien connu ou sur une bonne musique pop des familles. Parmi les diverses radios, nul doute que vous trouverez écouteur à vos oreilles (pour ma part, Hospital et Timeless tournent en boucle). Allez, inutile de continuer plus longtemps, ce Forza Horizon est une bombe !
Conclusion du rédacteur : INDISPENSABLE
Vous l’avez sans doute remarqué mais le test arrive plus tard que prévu. Et pour cause, ma Xbox One X n’a pas supporté la mise à jour automnale et j’ai été obligé de passer par l’excellent service après-vente de Microsoft pour en récupérer une au plus vite et poursuivre mon périple en Albion. Après plus de soixante heures à dévaler le bitume, Forza Horizon 4 demeure ma pastille quotidienne. Mêlant graphismes à se mettre le derrière par terre, fun incommensurable et ambiance exceptionnelle, cet épisode est le plus abouti et le plus fantastique jamais réalisé. Même votre grand-mère va se mettre à aimer les voitures de luxe et la vitesse ! Si vous avez une Xbox One, il serait dommage de passer à côté d’un tel monument du genre. Si vous avez une Xbox One X ou un PC, mais bon sang, qu’est-ce que vous foutez encore là à lire un pauvre type ?
Points positifs :
Réalisation hallucinante
L’Angleterre et l’Écosse, surprenantes de variété
Des panoramas à tomber
Un contenu dantesque
Du fun, du fun et encore du fun
Un garage à faire pâlir
Les radios et la bande son
Points négatifs :
Euh…
Éditeur : Microsoft – Développeur : Playground Games – Genre : Course – Date de sortie : 02 octobre 2018 – Plateforme : Xbox One, PC
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