Un après-midi d’automne, on avait trouvé un moyen de locomotionnn, alors on est partis à la cambrousse, les champs étaient humides et suffisamment acides, c’était le bon moment pour aller cueillir des champignoooons. Ah, Billy ze Kick, 1993 les enfants, toute une époque ! Dans ce texte signé du groupe rennais, on pouvait suivre une bande de gamins qui découvrent le pouvoir des champignons hallucinogènes, les psilocybes. Et oui, certains champignons ont, visiblement, le pouvoir de nous transporter dans un univers coloré. Et ce n’est certainement pas Captain Toad qui dira le contraire ! Dernier né des studios de Nintendo, le petit père rondouillard a tous les atouts pour venir abreuver de sa bonhomie toutes les Switch du monde. Un portage certes, mais un portage de qualitay !
Dans la famille des Toad, je voudrais l’explorateur ! Ces champignons, toujours aux petits soins avec la Princesse Peach, sont parfois vraiment énervants. Toujours à chouiner, à geindre pour finalement faire appel aux services du moustachu en salopettes, il fallait que ça cesse ! Après tout, Luigi, peureux devant l’éternel, a bien réussi à avoir ses propres aventures, pourquoi n’en serait-il pas de même avec les Toad ? C’est désormais chose faite avec Captain Toad, un titre exclusif à la Wii U qui reprend à grande échelle le concept des mini-jeux de Super Mario 3D World. Comme d’hab’ avec Nintendo, le pitch (goût chocolat) tient dans la poche ! Le héros de cette aventure, Captain Toad, parcourt le monde à la recherche de trésors. Comme il ne fait rien comme tout le monde, il n’a pas eu la bonne idée d’alléger son sac à doc, si bien qu’il est incapable de sauter ! Heureusement, il va pouvoir compter sur l’univers merveilleux des items et des pouvoirs spéciaux.
Mangez-moi, mangez moi, mangez moi
Bon, il n’est pas question de bouffer ce champignon sur pattes mais plutôt de savourer l’aventure qu’il propose. Organisée sous forme de chapitres, la progression se fait de manière plutôt classique avec une succession de niveaux amenant à un boss. On peut alors se demander comment le jeu parvient à se renouveler mais c’est sans compter sur la patte Nintendo. Le concept de Captain Toad repose sur deux éléments primordiaux : la liberté de mouvements et la souplesse de la caméra. Comme le personnage est incapable de sauter, le joueur doit sans arrêt (ou presque) jouer avec la caméra afin de débusquer les éléments, cachettes et autres passages qui ne sont pas visibles au premier coup d’œil. Chaque environnement, plus ou moins vaste, peut être bougé dans tous les sens : vous pouvez tourner autour, regarder sur le dessus, le dessous, etc. L’utilisation de la 3D isométrique apporte beaucoup de charme au jeu, d’autant plus que les couleurs pètent littéralement à l’écran.
Une sauce dosée à la perfection
Captain Toad repose sur un principe très simple mais ultra addictif. Pour terminer un niveau, il faut débusquer l’étoile en faisant pivoter le décor à l’aide du stick analogique ou de l’écran tactile du GamePad. Vous pouvez aussi zoomer sur l’action lorsque vous en ressentez le besoin. Cette interaction permet ainsi au joueur de découvrir des zones secrètes et différents passages menant à l’étoile ou à différents artefacts. En effet, chaque niveau contient trois diamants cachés, ce qui apporte un petit challenge supplémentaire puisqu’il faut un certain nombre de ces diamants pour déverrouiller la suite de l’aventure. Par ailleurs, chaque stage est l’occasion de participer à un « défi » qui se matérialise sous différentes formes : éliminer tous les ennemis, terminer le niveau avec un seul coup de canon, obtenir un champignon 1-up, ramasser un certain nombre de pièces, trouver le champignon d’or, etc. Si les premiers niveaux ne vous poseront aucun problème, l’aventure obligera à la prudence par la suite. Pour mener à bien votre exploration, vous pouvez aussi compter sur les attributs de la console. Certaines plateformes s’activent en effet avec l’écran tactile ou avec le capteur gyroscopique. Nintendo fait du Nintendo et le fait bien !
Rencontres vénéneuses
En se grimant en Indiana Jones des temps modernes (même si son sac est bientôt aussi gros que le bonhomme), Toad doit s’attendre à rencontrer bien des obstacles. En chemin, des ennemis n’hésitent pas à lui barrer la route tandis que l’environnement est parfois vicieux. On trouve notamment des niveaux où le sol se dérobe sous nos pieds quand il ne s’agit pas de plateformes mouvantes. Les dangers sont en nombre et il ne faut pas faire n’importe quoi, sous peine de se faire poursuivre sans relâche par certains ennemis. Pour se dépêtrer d’opposants trop collants, vous pouvez balancer des navets (une idée qui rappelle un certain Super Mario Bros. 2, version occidentale, sur NES), utiliser votre lampe frontale (on peut l’éteindre ou l’allumer avec Y) ou encore récupérer la Super Pioche qui vous transforme en marteau-piqueur ambulant ! Durant l’aventure, le jeu fait appel à de grands classiques des Super Mario comme le Super Champignon (qui vous rend votre taille normale), le Champignon 1-Up ou encore la Double Cerise – apparue dans Super Mario 3D World – qui dédouble votre protagoniste. Et ça fonctionne ! Enfin, pour ne rien gâcher au plaisir initial, les développeurs ont implanté une petite friandise supplémentaire : après chaque niveau effectué, vous pouvez vous lancer dans un défi afin de retrouver un petit Toad pixellisé (il s’agissait d’un DLC sur la version Wii U). Il faut donc avoir l’œil, et le bon ! Par ailleurs, le jeu propose désormais quatre niveaux inédits inspirés par Super Mario Odyssey ainsi que la possibilité de jouer à deux en multi mais c’est plus gadget qu’autre chose.
Un bonbon géant
Captain Toad : Treasure Tracker est une véritable guimauve ! Ultra coloré, d’une fraîcheur absolue, il est tout simplement génial à parcourir. Il est vrai que la progression, très classique, manque peut être un peu de folie, mais l’ensemble est si parfaitement maîtrisé qu’on en redemande. Que ce soit sur le plan visuel ou ludique, les niveaux parviennent à renouveler et il y a vraiment des passages futés. Plutôt que d’en parler, il est préférable de le découvrir par vous-mêmes. Côté boss, là encore c’est du pain béni , même si les affrontements contre ces gros streumons sont finalement peu nombreux. La deuxième partie du jeu (mais nous ne vous en dirons pas un mot, à vous de la découvrir) est aussi beaucoup plus complexe. Les niveaux sont plus exigeants, plus vicieux et n’hésiteront pas à mettre vos nerfs à rudes épreuves lors de certains passages. Le jeu est vraiment super joli, avec plein d’effets, un subtil équilibre entre l’ombre et la lumière et ce charme inhérent aux productions Nintendo. Les musiques, guillerettes à souhait, cadrent parfaitement l’action. Il n’y a franchement pas grand chose à redire…
Conclusion du rédacteur : TRÈS BON
Si le jeu pourra paraître « mou » pour certaines personnes, c’est probablement qu’elles n’ont rien compris à la philosophie Nintendo. Tout dans Captain Toad : Treasure Tracker rappelle la patte unique de la firme de Kyoto. Des graphismes aux musiques en passant par les différentes mécaniques de gameplay, on passe un moment très agréable, parfois bien plus complexe qu’on pourrait le penser au premier abord. Même s’il aurait mérité un peu plus de folie, et mine de rien de niveaux, le petit champignon s’en sort avec les honneurs. Pour planer, plus besoin d’écouter Billy ze Kick ou de bouffer des champignons hallucinogènes, il suffit d’allumer Captain Toad. Enfin, d’allumer, je me comprends hein !
Points positifs :
Super beau et coloré
Super rafraîchissant
Super bien huilé
Ça fait beaucoup de super et il le mérite
Les ajouts pour la Switch (niveaux, Toad pixelisé…)
Points négatifs :
On aurait aimé encore plus de niveaux
Quelques soucis de caméra
Le multi totalement gadget
Éditeur : Nintendo – Développeur : Nintendo – Genre : Aventure/Réflexion – Sortie : 13 juillet 2018 – Plateforme : Nintendo Switch
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