Pas facile de suivre le rythme avec l’E3 et les diverses sorties vidéoludiques qui se sont montrées assez nombreuses durant la période pré-estivale. Comme nous le faisons de temps à autre, voici un récapitulatif des jeux dernièrement sortis avec notre verdict. Comme vous pourrez le constater, il y a globalement de la bonne surprise mais aussi une vraie déception.
Même si le terme est un peu trop galvaudé, le retrogaming continue de faire le bonheur des nostalgiques. Les éditeurs le savent et n’hésitent plus à proposer des compilations de jeux provenant des années 90. Comme son nom l’indique, SEGA Mega Drive Classics permet de s’éclater sur une bonne cinquantaine de cartouches de l’ère Mega Drive. Comme on en a désormais l’habitude, la compil’ offre toute une série d’options avec différents filtres, mise à l’échelle des pixels, les scanlines ou les outils liés à l’émulation (plein écran, mode miroir, etc.). Les puristes resteront avec le grain d’origine mais tout un chacun peut adapter son écran comme bon lui semble. Mais la vraie force de ce SEGA Mega Drive Classics réside assurément dans sa quantité de jeux, dont de très grands hits, mais aussi dans son interface. Pour l’occasion, les développeurs ont recréé la chambre d’un ado et on accède ainsi aux différents menus de cette façon (les boites de jeux dans la bibliothèque, les paramètres audios au niveau des enceintes de la chaine hifi, etc.). Ce qui est génial, c’est de choisir son jeu, de voir la cartouche s’insérer dans la console et de voir s’illuminer le titre sur l’écran de télévision. Outre les extras habituels, il est même possible, même si ça ne sert à rien, de changer l’heure de la journée pour avoir une autre luminosité ou pénombre dans la pièce. Il est toutefois important de noter que la mouture PC est encore plus garnie avec les trois Ecco ou encore Sonic 3 ainsi que Sonic & Knuckles étonnamment absents sur console. Au final, c’est une excellente compilation même si les bonus sont inscrits aux abonnés absents et qu’ils manquent certains gros titres comme les Quackshot, TMNT, Aladdin ou encore Castle of Illusion. Même Virtua Racing n’est pas de la partie.
Verdict : BON
On poursuit notre série de multi-tests de juin avec Onrush. Totalement déjanté, ce jeu d’arcade vous rappellera les meilleurs jeux du genre des années 90. Pour l’occasion, les développeurs d’Evolution Studios reviennent à leurs premières amours, après un DriveClub sympathique mais qui n’aura pas fait l’unanimité. Clairement inspiré de Burnout pour ses carambolages spectaculaires, Onrush invite les joueurs à se défier dans des environnements chaotiques avec leurs lots de tremplins, de sauts vertigineux, de pentes raides, d’obstacles et autres raccourcis. La prise en main, immédiatement instinctive, est un régal et on s’amuse en quelques secondes à envoyer valser les adversaires dans le décor. Techniquement, ce n’est pas la panade mais les graphismes font le job, avec de jolis effets. Il est vrai que les circuits donnent parfois une sensation de copier-coller (des textures sont utilisées à de multiples reprises) et que le jeu n’est pas exempt de ralentissements mais c’est tout de même correct. On note aussi des petits problèmes de lisibilité quand l’écran est trop chargé mais ça ne casse pas le plaisir de l’expérience. Et surtout, Onrush ne s’appuie pas sur la sempiternelle première place mais mise plutôt sur un principe de points à acquérir en suivant une série d’objectifs. Différents modes sont présents, plus ou moins intéressants, mais ce qui fait du tort à Onrush, c’est assurément son contenu. On en fait trop vite le tour et on a l’impression de répéter encore et toujours les mêmes actions. Avec des mises à jour, le titre ne s’en portera que mieux. Mais c’est tout de même une friandise bien sympathique, surtout en multi.
Verdict : FUN
Voilà un titre que personne n’attendait ou presque. Totalement loufoque dans son approche, il s’agit d’un jeu de réflexion vous mettant dans la peau d’un sushiste. Oui, oui, vous avez bien lu. Musashi, c’est son nom, doit affronter ses adversaires en combinant des assiettes à sushi de couleur. Le gameplay, très intuitif et vraiment fun, consiste à empiler les assiettes (à l’horizontale, à la verticale, en diagonale…) pour ensuite les lancer sur l’adversaire qui en fait de même en face de vous. Il faut donc gérer la vitesse des tapis sur lesquels passent les assiettes, tout en s’assurant de faire les meilleurs combos. À côté de ça, le héros rencontre des sushinités (des créatures toutes mignonnes) qui lui offrent une capacité unique pour augmenter ses compétences. Il est d’ailleurs possible de les faire évoluer pour booster encore plus ses attaques ou renforcer sa défense. Le jeu est assez sympathique en termes de direction artistique et propose un scénario joliment mis en scène, à base de séquences animées. Le tout est assez varié, la durée de vie est conséquente et le rythme fait que l’on passe un bon moment. Certes, ce n’est pas le jeu de l’année et certains pourront trouver le tout un peu nian-nian mais c’est un titre plein de fraîcheur, jouable en solo comme en multi, qui vient apporter un nouveau souffle sur la ludothèque, déjà très dense, de la Switch.
Verdict : BON
Vampyr, la nouvelle production de DONTNOD (Life is Strange) est de sortie ! Dans un Londres fidèlement reconstitué de l’époque victorienne, le joueur campe un certain Jonathan Reid. L’homme, médecin de son état, fait face au fléau de la grippe espagnole et se réveille, un jour, entouré de cadavres. Alors qu’il avait passé l’arme à gauche, il découvre que le destin lui a donné une seconde chance. Mais celle-ci est une prison dorée : il n’est plus humain et doit désormais errer dans la capitale anglaise sous les traits d’un vampire, tiraillé entre le besoin de se nourrir ou de sauver des vies, comme l’exigeait sa fonction auparavant. Jeu à la troisième personne, Vampyr vous place dans une ambiance noire (l’action se passe uniquement de nuit) où le protagoniste central doit éviter les hommes de Priwen, un groupuscule constitué de chasseurs de vampires, tout en essayant de recoller les morceaux de sa vie. Fautif d’un acte terrible, l’avatar va faire des choix, impactant sur la progression de l’histoire, et combattre pour sauver sa peau. Sans que le gameplay soit d’une grande inventivité et souplesse, Vampyr happe par son atmosphère et sa musique sublimes. Encore une fois, le compositeur Olivier Derivière a fait des merveilles. On prend un certain plaisir à déambuler dans les rues de Londres mais on aurait aimé une progression moins morcelée, plus variée et surtout moins bavarde. Il n’en reste pas moins un titre tout à fait honorable.
Verdict : BON
Agony, c’est l’histoire d’un jeu qui porte bien son nom et qui risque de faire date pour sa médiocrité. Et pourtant, avec ses trailers angoissants et sa formidable direction artistique, on avait envie d’y croire. C’est raté. Le jeu vous place en plein cœur du purgatoire, vous campez une âme damnée qui se retrouve en enfer et qui doit trouver son chemin et une certaine déesse rouge pour s’extirper de cet endroit sordide. Mêlant infiltration, action et exploration, le titre de Madmind Studio échoue dans tout ce qu’il entreprend. Par ses graphismes, assez réussis, il tente bien d’instaurer un sentiment de malaise et de peur (on peut par exemple retenir sa respiration) mais l’intelligence artificielle est complètement aléatoire. Du côté de la progression, on se farcie des couloirs interminables avec des déplacements lourds et saccadés. Très alléchant sur le papier, le jeu montre rapidement ses limites, aussi bien ludiquement que techniquement. Avec son gameplay mal calibré, ses bugs et ses errances, Agony n’a décidément que son concept pour lui. Agaçant, malaisant au possible et lassant, tout simplement. En gore et en gore, pas d’accord.
Verdict : ABOMINABLE
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