Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, les jeux étaient fantastiques et les éditeurs étaient au petit soin avec les utilisateurs. On ne parlait pas de patchs, d’extensions payantes ou encore de loot boxes malaisantes. C’était un temps d’innocence et d’insouciance où le jeu vidéo n’était pas reconnu en tant que tel et faisait régulièrement la cible des autres médias. Depuis, bien de l’eau a coulé sur la carcasse emblématique du Faucon Millenium. En novembre dernier, le très attendu Star Wars Battlefront II a fait l’objet d’une polémique à propos de son multijoueur lié aux micro-transactions qui s’est traduite par un sacré remue-ménage. Pour se sortir de ce marasme médiatique, EA a réagi en faisant marche arrière et nous avons décidé de prendre du recul vis-à-vis du jeu afin de le tester dans des conditions optimales. Aujourd’hui, il faut le dire, Battlefront II n’a plus grand-chose à voir (dans sa progression et même dans son contenu) avec ce qu’il était à sa sortie. En plus d’être une claque visuelle monumentale sur Xbox One X (notre version), le jeu vous plonge dans la Guerre des Étoiles comme rarement auparavant. Pas de doute, on a bien fait d’attendre.
Il y a trois ans, le premier Star Wars Battlefront nous a mis une bonne baffe. Quasi photoréaliste, le jeu nous plongeait au cœur de bataille intergalactiques vraiment immersives. Malheureusement, l’absence d’un mode solo et le focus multi n’ont pas convaincu sur la longueur, la faute à un contenu un peu chiche. Même s’il est enrichi au fil des mois grâce aux ajouts de DICE, beaucoup de joueurs ont estimé que la promesse initiale n’était pas tenue. Conscient de ce manque, Electronic Arts a mis le paquet pour communiquer sur cette suite, en martelant qu’un mode solo serait implanté. En lançant le jeu, la première chose que nous avons faite, c’est de nous jeter sur cette fameuse aventure. Chose intéressante, pour les besoins de cette campagne, des personnages inédits ont été conçus et une nouvelle histoire a été écrite. Parallèle aux évènements connus de tous, le scénario se déroule après la destruction de la seconde Étoile Noire et nous place du côté obscur de la Force. Cette idée d’incarner une antagoniste, en la personne d’Iden, est plutôt ingénieuse. D’une durée initiale de 5 heures environ, l’épopée de la demoiselle a été allongée d’une petite heure grâce à l’extension intitulée « Résurrection ». On peut ainsi participer à trois nouveaux chapitres dans la peau d’une Iden plus âgée et expérimentée. Globalement, l’ensemble tient la route mais il ne faut pas s’attendre à des merveilles, malgré quelques passages qui marquent les esprits. On regrette tout de même que le retournement de la situation soit si basique et que les décors soient tout simplement issus du mode multijoueur. Mais bon, difficile de dire non à une fresque se déroulant dans l’univers Star Wars.
FAIS-LE, OU NE LE FAIS PAS !
Comme on pouvait s’y attendre, la partie multijoueur est de loin la plus importante de cette suite. Pour gommer les lacunes du précédent volet, les développeurs n’ont pas hésité à sonder la communauté des joueurs. Les parties en ligne se déroulent en plusieurs axes bien distincts. Dans l’Assaut Galactique, hérité de l’Assaut des Marcheurs de l’original, vous devez combattre en équipe en suivant différents objectifs. Chaque faction (20 contre 20) doit ainsi réussir des missions précises en fonction de leur camp. Au sol, ces rixes vous permettent de parcourir des lieux emblématiques de l’univers Star Wars mais aussi de piloter les engins célèbres de la franchise. C’est assurément le mode le plus joué. Les combats spatiaux, comme le nom l’indique, vous permettent de prendre les commandes des vaisseaux phares de la franchise. Chasseurs, bombardiers, intercepteurs… les affrontements sont fidèles aux films. Dans Affrontement Héroïque, les joueurs ont accès aux protagonistes les plus charismatiques et s’affrontent dans des rixes à 4 contre 4. Il y a ensuite quelques variantes comme le mode Frappe pour des bastons à 8 contre 8 ou encore l’Escarmouche, 10 contre 10, qui prône les combats rapprochés. D’emblée, tout le monde peut y trouver son compte et on note que le rythme a été largement amélioré par rapport à son homologue de 2015. L’une des avancées les plus marquantes vient des combats spatiaux qui sont beaucoup plus prenants que ceux de l’ancien jeu. En un mot comme cent, on s’y croit ! En mixant habilement des éléments de la Guerre des Clone, de la Guerre Civile Galactique ou encore de la création du Nouvel Ordre, Star Wars Battlefront II comble les fans. À noter que l’extension « Résurrection » vous permet de profiter de deux nouvelles maps, dont la sublime Crait, et de deux protagonistes inédits issus de la nouvelle trilogie : Finn et Capitaine Phasma. Enfin, pour être exhaustifs, sachez qu’un mode Arcade, contre l’IA, permet de s’éclater en solo ou à deux en écran splitté.
RETOURNE TA CARTE
Venons-en maintenant au concept mis en place par EA. L’éditeur a appris de ses erreurs et propose un système de classes qui s’améliore à mesure que vous glanez des points en réussissant les missions. Ainsi, pour obtenir des personnages emblématiques ou réussir à piloter certains véhicules, vous devez upgrader vos compétences via des coffres (loot boxes) qu’il faut se procurer via des caisses. Celles-ci s’obtiennent en utilisant de la monnaie virtuelle (votre compte en banque augmente à mesure de vos exploits) ou bien carrément en achetant des cristaux avec de l’argent réel. Autrement dit en faisant chauffer la carte bancaire. Ce qui a créé la polémique début novembre, c’était justement cette omnipotence des loot boxes qui poussait le joueur à raquer. Avec la monnaie virtuelle, on pouvait certes améliorer son personnage et lui octroyer des cartes d’amélioration ou de capacité mais ça prenait des plombes ! On était donc presque contraints et forcés de mettre la main au portefeuille pour espérer lutter contre les autres joueurs. Ce déséquilibre, allié à cette impression nauséabonde de « recherche du pognon », a soulevé le courroux des joueurs. Depuis la sortie et après s’être fait tapé sur les doigts, Electronic Arts a sérieusement remis les pendules à l’heure et la quantité des crédits gagnés en fin de partie a largement augmenté. Les caisses journalières, quant à elle, offrent plus de pièces détachées pour booster son équipement. Par conséquent, là où les héros étaient quasi inaccessibles (à moins de jouer des heures et des heures) sans passer par la case « argent », ils le sont désormais de manière plus raisonnable. Quant au loot boxes payantes, elles ont totalement disparu et il y a de fortes chances pour que la touche Y Acheter reste grisée à jamais. Affaire à suivre de ce côté-là, donc.
VITRINE TECHNOLOGIQUE
On savait que le jeu allait frapper fort sur le plan visuel mais là, c’est du grand n’importe quoi. En 4K sur Xbox One X, les graphismes nous ont décoché un uppercut. Le travail sur les effets volumétriques est hallucinant et l’œil est constamment attiré par les différents plans, la finesse des textures, le détail des environnements ou les innombrables particules qui volent dans tous les sens. Star Wars Battlefront II est absolument superbe et finit d’achever le joueur lors des phases spatiales. On savait que DICE avait de sacrés talents et ce titre ne met pas longtemps pour en attester. Aussi, c’est presque fou de se dire que le jeu tourne à 60 images par seconde, le tout sur fond des musiques de John Williams et des bruitages caractéristiques de la saga. Le studio suédois est également connu pour sa maîtrise du sound design et le jeu profite de l’expérience acquise sur Battlefield. Avec une TV 4K et un casque sur les oreilles, c’est juste une claque. Une véritable claque.
CONCLUSION DU RÉDACTEUR : LA FORCE EST AVEC TOI
Plus nerveux et souvent à couper le souffle, Star Wars Battlefront II n’est plus le titre « bancal » qu’il était il y a deux mois. Les forces en présence se sont rééquilibrées, le système de loot boxes payant n’est toujours pas revenu et les ajustements nécessaires ont été effectués par EA. Que ce soit au sol ou dans les airs, on en prend plein les mirettes grâce à des environnements gigantesques d’une beauté hypnotique. Grâce aux musiques du maestro John Williams, le jeu nous plonge en plein Star Wars comme si nous avions traversés l’écran de cinéma. Mélangeant habilement les différentes trilogies, Battlefront II est rythmé, facile d’accès et le contenu n’a plus rien à voir avec l’original de 2015. Maîtriser la force, vous devez mais vous éclatez est la priorité. Et avec cette suite, il y a de quoi.
Points forts :
L’univers Star Wars fidèlement reproduit
D’une beauté à tomber par terre
Les combats spatiaux grisants
Un mode solo agréable
Contenu boosté par rapport à son aîné
Le multi à 40
Parties équilibrées depuis la suppression des loot boxes payantes
Ils ont même pensé à l’écran splitté en local
Points faibles :
Quelques petites défaillances techniques (rien de méchant)
VF inégale
Certains décors un peu moins inspirés que d’autres
Histoire un peu poussive au démarrage
Éditeur : Electronic Arts – Développeur : DICE – Genre : FPS – Date de sortie : 17 novembre 2017 –Plateformes : Xbox One, PS4, PC
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