Descriptif
Kalypso, studio allemand basé à Francfort Rhin-Main, est responsable d’une cinquantaine de jeux depuis sa fondation en 2006 par deux vétérans Simon Hellwig et Stefan Marcinek. Ces derniers se sont donnés comme pari de publier une expérience annoncée comme le digne successeur de la série Railroad Tycoon, licence de construction et de gestion ferroviaire initiée par MicroProse et très populaire dans les années 90.
En effet, les jeux de ce style sont assez rares de nos jours et ce sont les protégés de Gaming minds Studios, sous la tutelle de Kalypso, qui s’y collent. Étant néophyte du genre et un peu réfractaire aux jeux de gestion style Age of empire ou Civilization, je prend la lourde tâche de vous faire part de mes impressions et de vous décortiquer cette expérience qui me dépucelle dans ce genre un peu à part.
Histoire
Quoi de mieux que de se servir de l’expansion des États-Unis comme ligne directrice narrative à cette expérience ? Comme vous le savez, la construction des chemins de fer américains a dicté la conquête de l’Ouest ainsi que forgé les valeurs de ce pays que vous allez découvrir.
Vous voilà donc Ingénieur en chef à la solde du Directeur et futur Vice-Président de l’Union Pacifique Thomas Clark Durant (6 février 1820 – 5 octobre 1885). Vous avez la lourde tâche d’exploiter un nouveau moyen de transport révolutionnaire venu d’Angleterre : la locomotive à vapeur. Votre mission : établir la construction du chemin de fer Transcontinental afin de faciliter le transport des hommes et des marchandises de l’est vers l’ouest et ce, dans un unique but : la gloire de ce nouveau monde et la vôtre par la même occasion.
Objectifs/Structure
Les objectifs diffèrent selon le mode de jeu sélectionné dans un panel de quatre choix :
Campagne : Vous permet de découvrir les rudiments des mécaniques de jeu en corrélation avec l’histoire assez fidèle de l’expansion du réseau de chemin de fer Transcontinental aux États-Unis du 19e au 20e siècle. Amusez vous tout en vous éduquant. Vous aurez des objectifs obligatoires à résoudre dans un temps imparti et des objectifs facultatifs comme montrés dans l’exemple ci-dessous.
Scénario : Vous donne les commandes d’une région des États-Unis afin de répandre votre réseau à partir d’une ville imposée. Des concurrents contrôlés par l’IA seront face à vous, vous pouvez modifier leurs difficultés mais pas leur nombre. D’autres choix de partie sont aussi modifiables. Objectifs obligatoires et facultatifs aléatoires dépendant de la région choisie.
Mode libre : Là, on vous laisse le choix dans tout, de votre ville de départ, du nombre de concurrents ainsi que du capital financier initial. Objectifs facultatifs permettant une évaluation à la fin de la partie.
Bac à sable: Mode extra libre sans contraintes d’argent, de temps, ni d’opposants, laissez libre court à votre envie et votre imagination.
Gameplay et Réalisation artistique
Railway Empire est un titre vraiment prometteur. Je m’y suis mis sans lire quoi que ce soit qui aurait pu influencer mon jugement et la prise en main de ce titre. Les graphismes sont à la hauteur de ce qui se fait en 2017 pour un jeu de ce genre. C’est tout à fait correct et les graphismes ne demandent pas une machine de tous les diables pour fonctionner.
La camera embarquée sur les trains nous permet de découvrir une Amérique sauvage et encore vierge de l’homme. On se plaira à accompagner un train pour s’en délecter, faisant une petite pause, avant de se remettre à l’œuvre. Car même si le gameplay de « pose de rail » a été vraiment optimisé pour être le plus simple et pratique possible, le faire judicieusement et avec optimisation demandera de pratiquer en commettant quelques erreurs avant d’en comprendre toutes les subtilités. En effet, obtenir de bon résultats financiers au début sera assez aisé mais maintenir cette croissance en élargissant son réseau demandera de bien maitriser le gameplay. Qui plus est, la musique entrainante vous fera oublier les heures passées dans ce Far West plus vrai que nature.
« Easy to learn hard to master » comme on dit dans le jargon de designer. On sent que le tutoriel a été ajusté aux petits oignons pour des néophytes dans le sens où l’on vous prend littéralement par la main, ce qui est la meilleure option pour des expériences de gestion. Peut-être que les experts du genre se lasseront de ce guidage omniprésent pendant les premières heures de la campagne mais, dès le chapitre 2, j’ai dû lire en large et en travers les conseils et astuces pour perfectionner mon réseau et atteindre la valeur d’entreprise de 20 000 $ obligatoire afin de passer au chapitre 3.
Actions d’entreprise, placement boursier, achat d’industrie en faillite, optimisation de transport, croissance démographique de vos villes, prestige de vos locomotives, une des journaux, vous en aurez pour votre argent dans cette simulation qui, bien que très profonde et assez complexe, se laisse appréhender en douceur.
J’ai même pensé durant les premières heures que cela allait être facile… C’est alors que toute la profondeur du gameplay a surgit ; et là, je me suis dit « OK….je vais aller lire les conseils et astuces ». Ceux-ci sont, ma foi, très bien classés et se laissent parcourir de façon pratique.
Même si l’objectif premier est d’étendre votre réseau ferré, de nombreuses répercussions vous le feront faire intelligemment. D’ailleurs, les objectifs sont là pour vous guider plus que pour vous imposer une ligne directrice stricte. Les respecter, c’est en général vous permettre de vous étendre correctement. Le facteur des concurrents qui établissent leur réseau ferré en parallèle est très intéressant et va permettre d’enrichir le gameplay avec des fusions, rachats ou comparaisons qui vous permettent de devenir un ingénieur maître. L’arbre de compétence vous permet de faire évoluer la technologie de vos locomotives et améliorer la gestion de vos entreprises afin d’être en accord avec son époque. Cela est très intéressant et vous permet plusieurs choix perspicaces.
Avec 6 personnages sélectionnables, possédant chacun leurs compétences passives propres, ce titre a une re-jouabilité certaine. Dommage qu’il n’y ait à ce jour pas de mode multijoueur local ou en ligne qui aurait rendu encore plus pertinent ce choix d’avatar. Mais sait-on jamais, peut être en DLC.
Avis du rédacteur : TRÈS BON
Comme je l’ai annoncé en introduction, j’étais un total néophyte en la matière et… je me suis laissé prendre au jeu, que je continue d’expérimenter tant il est agréable. De par sa bande sonore très soignée, ses dialogues traduits en version française de très bonne facture et dans le ton, l’arbre de compétence ainsi que les évènements aléatoires et les possibilités de départ initial font que l’on ne se lasse pas de jouer et rejouer.
Digne successeur de la série Railroad Tycoon, qui a connu ses heures de gloire à la fin des années 90, Railway Empire vient répondre à une demande de jeux de simulation ferroviaire où l’offre de qualité est assez faible depuis une dizaine d’années. En effet, pas mal d’expériences de ce type sont sorties mais peu sont parvenus à satisfaire les joueurs. En brassant un large éventail de possibilités (gestion ferroviaire, construction des lignes, gestion des marchandises et de la croissance des villes, etc.), Railway Empire répond de manière efficace à une attente.
Points positifs
Évolution des époque à la Tropico (jeu du même studio)
Tutoriel optimisé
Profondeur du gameplay et évènements aléatoires
Points négatifs
Pas de personnalisation cosmétique de ses wagons/locomotives
Pas de mode multi joueur locale ou en ligne
Pas de version Switch prévue
Éditeur : Kalypso Media – Développeur : Gaming Minds Studios (filiale de Kalypso) – Genre : Simulation de gestion ferroviaire – Sortie : 26 janvier 2018 – Plateformes : PC, Xbox One et PS4 – PEGI 3+
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