« 400 balles, t’as claqué 400 balles pour la réalité virtuelle ? Mais y a rien qui sort dessus ! » – Voici, en filigrane, ce que subissent les possesseurs de PlayStation VR désireux de démontrer tous les bienfaits du casque de Sony. Comme on pouvait s’y attendre, la technologie embryonnaire va mettre du temps à s’implanter dans les foyers et dans les esprits. S’il y a quelques temps, un bon coup de flippe sous-marine suffisait pour faire halluciner l’entourage, les vagues de la surprise sont passées. Depuis l’arrivée de la VR en octobre dernier, les jeux n’ont que trop rarement dépassé le stade de l’expérience agréable mais vite expédiée. Avec Farpoint, on passe clairement un cap…
Le test du jeu a été réalisé sans le Aim Controller. Nous ajouterons un encadré dès que nous aurons pu mettre la main sur l’accessoire vendu en bundle avec Farpoint.
Réalité virtuelle oblige, les développeurs ont particulièrement soigné l’introduction du jeu. Tout commence par une séquence vidéo mettant en scène Eva Tyson, l’une des 230 scientifiques et ingénieurs en exercice à bord du Pilgrim, un vaisseau stationné non loin de Jupiter. Accompagnée de son collègue, elle laisse apparaître un large sourire. Après trois mois passés sur le gigantesque vaisseau, il est temps pour elle de retrouver les siens sur Terre. Le joueur, quant à lui, campe le pilote qui a pour mission de récupérer les deux individus et les ramener à bon port. Et bien évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu – très loin de là même – et vous allez vivre l’histoire à travers le récit du duo et vos escapades personnelles. Farpoint, narrativement, intègre des éléments utilisés à de nombreuses reprises par les pontes d’Hollywood mais son scénario, à base de Gravity, d’Interstellar ou encore Starship Troopers, est suffisamment bien écrit pour qu’on le souligne. Qu’il s’agisse de son script ou de sa mise en scène, Farpoint fait vraiment le job, avec des révélations (que l’on sent venir) qui ne manquent pas d’impact.
Seul sur Mars
Pour une raison que l’on vous laisse découvrir, vous vous échouez sur une planète ocre et sablonneuse qui rappelle le célèbre astre rouge. Sauvé par votre capsule de survie, vous découvrez un monde inconnu dans l’espoir de retrouver les deux scientifiques que vous étiez censé récupérer. Les premiers pas font office de tutoriel et permettent d’apprendre à manipuler votre arme et le scanner. Ce dernier permet, lorsque de phases dédiées, de revivre les faits et gestes d’Eva Tyson. Pour cela, il suffit de scanner la silhouette d’Eva (un peu comme dans Batman Arkham VR). De la même manière, vous aurez régulièrement accès à des bandes vidéo qui viendront servir le scénario. Planète inconnue, arachnides extra-terrestres, faille spatio-temporelle… Farpoint propose un background vraiment convaincant et cohérent.
En terre hostile
Qu’on se le dise, la réalité virtuelle change tout ! Dès qu’on installe le casque, l’immersion est décuplée. On a véritablement l’impression d’évoluer sur une terre hostile, étrange et sujette à des phénomènes paranormaux. Même si nous n’avons pas pu essayer le Aim Controller, les sensations à la manette demeurent excellentes. On peut vraiment profiter du viseur de chaque arme (pour cela, il suffit de rapprocher sa manette près de soi) et l’utilisation des projectiles secondaires – roquettes ou grenades – ne pose aucun problème. Certains diront que le jeu se montre plus efficace en étant debout mais on peut tout à fait le parcourir en étant assis. En vérité, votre serviteur utilise une chaise de bureau mobile, ce qui permet de se tourner plus rapidement sans avoir à subir les effets du motion-sickess. Sur ce point, Farpoint se montre stable et la cinétose, dans notre cas, fut imperceptible. On évolue comme dans un film et il faut bien avouer qu’on a beaucoup de mal à enlever son casque.
Oh la vache !
Évidemment, si on enlève la VR, Farpoint n’a pas le même impact. Bien que la mise en scène et le scénario soient prenants, le jeu d’Impulse Gear reste assez classique dans son genre. Les étendues de sable font place à des grottes et on découvre ensuite des terres jonchées de débris de vaisseaux spatiaux… la progression est basique et le bestiaire demeure finalement limité. VR oblige, le level design est ni plus ni moins qu’une ligne droite et il n’y a donc rien de surprenant dans l’ensemble. Sur une console de salon sans réalité virtuelle, Farpoint ne ferait sans doute pas long feu. Mais avec la VR, la donne est totalement différente : on y est ! On se retrouve à affronter des hordes d’insectes alien, à se positionner derrière un rocher pour éliminer les opposants avec son fusil de précision, à courir pour se planquer, à se retrouver devant des paysages grandioses… on vit l’instant avec une vraie adrénaline ! Si le bestiaire n’est pas très varié, il offre néanmoins suffisamment de moments « chauds » pour en prendre plein la vue (ce qui ne manquera pas d’interpeller le héros avec un bon « Oh la vache ! » intervenant à plusieurs reprises). Et comme le challenge est au rendez-vous, avec certains passages vraiment corsés, on prend beaucoup de plaisir. Il aurait peut être fallu que les boss soient plus nombreux, qu’il y ait plus de variété dans les décors et que le gameplay se densifie avec le temps mais ça sera pour une prochaine fois.
Aussi étonnant soit-il, Farpoint a été conçu par une équipe qui ne dépasse pas les vingt personnes. Vu le résultat final, il ya de quoi être bluffé ! Les développeurs ont compris les rouages de la VR et n’ont pas lésinés sur les moyens pour surprendre le joueur. Une fois la campagne terminée ( environ 6 à 7 heures de jeu), vous pourrez vous adonner à un mode Défi en solo (avec un multiplicateur de points) et des arènes à nettoyer en coop’.
Conclusion du rédacteur : BON
Même sans Aim Controller, on a pris un vrai plaisir à découvrir Farpoint. Autant dire qu’on a hâte de pouvoir tâter de l’arme fictive spécialement conçue pour ce jeu et les FPS en VR. La réalisation, la souplesse du gameplay et l’extraordinaire immersion ont largement gommé le classicisme de l’aventure. Si vous aimez les FPS et la VR, Farpoint est tout simplement un indispensable. Du coup, on se laisse rêver à de gros jeux AAA dédiées à la réalité virtuelle.
Points positifs :
Réussi graphiquement
Une fin qui ouvre la porte à une suite
Gameplay précis, excellent recul des armes
L’utilisation du viseur
Ambiance et voix convaincantes
Immersion dingue
Points négatifs :
Mieux vaut ne pas être arachnophobe
Très classique dans ses décors et son déroulement
Bestiaire trop limité
Un seul et unique boss
Pas assez de variété dans les environnements
Éditeur : Sony Interactive Entertainment – Développeur : Impulse Gear – Genre : FPS VR – Sortie : 17 mai 2017 – Plateformes : PS VR
Commentaires