Sorti en catimini, Snake Pass débarque sur les plateformes du moment (y compris la Switch) avec la ferme intention de nous replonger dans l’ambiance des jeux de plate-formes des années 90. Dans la lignée d’un Yooka-Laylee, ce titre met en scène un duo improbable composé d’un serpent et d’un colibri. Mignon, coloré et particulièrement réussi, il débarque avec un concept très original et mise son fun sur son moteur physique. Et « cherry on the cake », le studio anglais Sumo Digital a eu la formidable idée de faire appel au génial compositeur David Wise, dont le talent n’est plus à prouver. Un tel cocktail, ça ne pouvait être que savoureux, non ?
La promesse d’incarner un serpent n’est pas nouvelle. Dans les années 90, RARE et David Wise étaient déjà de la partie avec Snake Rattle ‘n’ Roll sur NES/Mega Drive et Sneaky Snakes sur Game Boy. Seulement voilà, à l’époque, il fallait se contenter d’un univers en 2D ou, au mieux, en 3D isométrique. Tout cela est terminé et la technologie actuelle – près de vingt ans plus tard, merci le coup de vieux – permet de contrôler véritablement les ondulations de l’animal. C’est en partant de ce constat que Sumo Digital s’est attelé à ce projet qui respire la bonne humeur.
De la reptation sans pression
Dès les premières notes, les musiques de David Wise font mouche. Le style du compositeur de Donkey Kong Country ou encore Battletoads est reconnaissable immédiatement avec ses percussions, ses nappes de synthé et ses magnifiques mélodies. En ce sens, il suffit d’écouter la musique du second monde, Water World, pour repenser aux folles escapades aquatiques de Donkey et Diddy sur Super Nintendo. Mais là, il n’est pas question de singes mais bel et bien d’un serpent, Noodle (oui, il s’appelle Nouille), accompagné de son compagnon colibri tout speedé, Doodle. Les deux compères ont pour mission de retrouver des artefacts afin de restaurer l’équilibre du monde dans lequel ils vivent. Chaque niveau, qui prend place dans un univers d’îles flottantes à la Avatar, est basé sur le même principe : il faut débusquer trois gemmes colorées pour ensuite les ramener à un socle prévu à cet effet. Le scénario, qui tient sur un mini-timbre-poste, n’est qu’un prétexte pour partir à l’aventure. D’autant plus qu’il est surtout question de réflexion et non d’action…
À s’enrouler de bonheur
Comme dit dans l’intro, Snake Pass puise sa force dans son gameplay qui pousse le joueur à appréhender les mouvements du serpent pour les adapter à l’environnement. Si notre héros rampant est capable de plonger sous l’eau, d’onduler avec élégance ou de lever la tête, il va passer la majeure partie de son temps à s’enrouler autour des bambous qui font office de structures interactives. C’est par ce biais que le reptile peut atteindre les différentes zones de chaque niveau et ainsi atteindre son but. Son compagnon, quant à lui, pourra lui attraper la queue pour l’aider à progresser ou lui éviter de se faire cramer l’appendice dans la lave. Il pourra même le porter durant une courte période lors des derniers niveaux. Bien évidemment, les développeurs n’ont pas oublié les poncifs du genre plateforme, qu’il s’agisse des boules d’énergie à récupérer (20), des pièces spéciales à retrouver (5 par stage et souvent très bien planquées ou difficiles d’accès) ou des interrupteurs et autres mécanismes à activer. Snake Pass ne prône à aucun moment la violence et ne fait quasiment pas intervenir d’ennemis. En revanche, la « violence » pourra venir de votre niveau de patience…
Un vrai et gros challenge
Malgré une durée de vie qui ne dépasse pas la quinzaine de niveaux, Snake Pass demande une grosse concentration. Si les plus chagrins regretteront que la maniabilité n’est pas toujours optimale, c’est avant tout par un apprentissage intense et sérieux que vous parviendrez à manipuler avec précision votre python. Et même avec ça, il faudra s’adapter à des mouvements de caméra parfois complètement à la rue (qui obligent le joueur à recadrer la focale), sans parler de l’élévation du cou de l’animal ou de la capacité à « agripper » les éléments du décor. Parfois, le jeu peut se montrer frustrant et il n’est pas rare de se retaper les mêmes passages à des dizaines de reprises. Malgré cela, l’ambiance cartoon et la progression bien étudiée font qu’on ne lâche pas la manette (ou l’écran de la Switch). Techniquement, le titre n’est pas renversant mais son esthétisme est tel qu’on est constamment charmé par les innombrables détails visuels. L’effet de l’eau, les lumières, les reflets sur l’environnement, les expressions de nos deux compagnons… l’ensemble participe à cet attachement. Et avec les compos de David Wise, bah, ça passe crème et on zappe les défauts…
Conclusion du rédacteur : BON
Qu’il est craquant ce petit jeu ! Réalisé avec soin par Sumo Digital, Snake Pass offre un concept vraiment rafraichissant. On apprend véritablement à se mouvoir comme un serpent en ondulant dans des décors colorés et agréables. L’ambiance tropicale alliée aux teintes musicales de David Wise nous transporte et vient atténuer les crises de nerfs qui peuvent survenir en raison de la difficulté parfois élevée du jeu. Il n’est pas parfait et il est même un peu court mais il vient souffler une telle bouffée d’air frais que le zapper serait une énorme erreur. Pour vingt balles, il n’y a pas à hésiter.
Points positifs :
Le duo improbable
Mignon, coloré et attachant
Les musiques de David Wise
Un vrai challenge, surtout pour le 100%
Onduler comme un serpent
Points négatifs :
Pas facile à prendre en main
Maniabilité perfectible
La caméra parfois pénible
Quand même assez court
Éditeur : Sumo Digital – Développeur : Sumo Digital – Genre : Plate-forme/Réflexion – Sortie : 29 mars 2017 – Plateformes : PS4, Xbox One, Switch, PC
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