Evalué
Nioh : Un jeu tranchant dans le Japon féodal
Auteur
Reg'
Depuis la nuit des temps, les Samouraïs fascinent. Maîtrisant l’art du katana comme personne, ces guerriers d’élite agissaient pour servir leur seigneur et ainsi faire respecter l’ordre dans un Japon déchiré par les guerres civiles. Ils portaient aussi en eux une facette bien plus sombre et macabre, n’hésitant pas à se laisser aux pires exactions possibles. Malgré tout, leur sens de l’honneur et leur courage continuent d’influencer la société japonaise moderne. Au-delà de leur art qui est toujours enseigné, ils ont une véritable aura auprès du peuple nippon. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’équipe de football nationale est surnommée « Samurai Blue ». Ces guerriers légendaires sont omniprésents et ce n’est pas un hasard, au même titre des ninjas, s’ils apparaissent régulièrement dans des jeux vidéo. Nioh est l’un d’entre eux et il est surprenant à plus d’un titre.
En gestation depuis 2004 (!), Nioh aura connu un parcours émaillé d’obstacles. C’est finalement la Team Ninja qui reprendra le projet en 2010 avec le résultat que l’on découvre aujourd’hui. Nioh narre les aventures de William Adams, un navigateur anglais devenu samouraï. Ce personnage historique a réellement existé et c’est en se basant sur son histoire que les développeurs ont eu l’idée de ce Dark Souls-like. En tout cas, c’est ce que l’on croit au départ mais on se rend vite compte qu’il distille sa propre identité.
Vaincre pour progresser
Par rapport à la licence de From Software, Nioh est bien plus nerveux et se montre plus exigeant que réellement difficile (bon ok, sauf durant certains passages franchement retors). Mais ce qui fait assurément sa force, c’est cette recherche perpétuelle du socle historique des Samouraïs. William est ainsi capable de manier une multitude d’armes ancestrales et indissociables de l’ère Sengoku. Le katana, le sabre emblématique des guerriers d’élite, est tranchant et offre un certain équilibre entre rapidité et puissance. La lance permet de frapper à distance tandis que les doubles lames sont moins précises mais faciles à manier. On peut aussi citer le Kusarigama (une sorte de faucille), une arme blanche développée au Japon du XIIème siècle par les paysans soucieux de se défendre, ou encore la hache. Au fil de la progression, vous serez aussi amenés à manier des armes plus classiques comme un arc ou même un canon. La richesse de l’arsenal est loin d’être un cache-misère. Nioh exige que vous vous adaptiez à chaque ennemi rencontré et cette progression est vraiment intéressante. Par ailleurs, comparé à un Dark Souls, le loot est beaucoup plus (trop ?) important et vous aurez à gérer une quantité faramineuse d’objets pour booster votre personnage, ses aptitudes et sa résistance. Pas de doute, dans Nioh, vous allez en dézinguer du méchant pas beau.
Un jeu pour les gamers patients
Même si le jeu se veut moins punitif qu’un Dark Souls (à notre sens), il n’en demeure pas moins redoutable pour quiconque souhaite se précipiter. Les lieux traversés regorgent d’ennemis qui n’attendent qu’une chose : vous tomber dessus pour vous trancher la gorge. Certains sont plus lents mais lourdement armés, tandis que d’autres sont d’une grande vivacité. Comme le background lorgne aussi du côté du fantastique (ou plutôt des mythes japonais), vous pouvez vous attendre à certaines surprises. Au delà du bestiaire, Nioh met aussi en exergue une jauge d’endurance, ce qui oblige le joueur à préparer chacun de ses combats. Vous remarquez ainsi bien vite que se protéger n’est pas la solution ultime et qu’il faut, en plus, esquiver les attaques ennemies au bon moment tout en portant l’estocade avec un timing chirurgical. Dans son approche, Nioh est finalement assez classique mais il se démarque par une ambiance vraiment prenante.
Dans le Japon féodal
En liant le folklore nippon à une époque qui a réellement existé, Nioh plonge le joueur dans un monde teinté à la fois de mystères et de faits historiques. Et il faut bien avouer que le mélange fonctionne à merveille, d’autant plus que la réalisation s’avère plutôt propre, avec de jolis effets et de chouettes animations. Propre ne veut pas dire pour autant somptueuse. On sent bien que le développement a été chaotique et certains aspects ou textures sont là pour le rappeler. Mais ce n’est pas son graphisme parfois perfectible qui va nous détourner de Nioh. Le titre de Koei Tecmo est très prenant et se laisse déguster pendant une bonne quarantaine d’heures, voire plus. Si vous aimez le challenge et l’ambiance féodal, c’est assurément un titre qu’il vous faut !
Conclusion du rédacteur : BON
Sans être un foudre de guerre sur le plan technique, Nioh est un jeu intéressant pour celles et ceux qui ont aimé les Dark Souls et titres à fort challenge. Exigeant, il n’en demeure pas moins prenant grâce à un rythme soutenu, un bestiaire plutôt cool (mais limité) et une ambiance, entre mythes et réalités, vraiment réussie. Cette production née en 2004 aura mis du temps à arriver mais au vu du résultat, on peut dire que l’attente est récompensée. Un pari osé pour la Team Ninja mais convaincant ! Il est juste regrettable que le jeu, dans son ensemble, soit si sombre et se passe souvent de nuit.
Points positifs :
Gameplay maîtrisé
L’univers teinté de folklore japonais
L’ambiance globale
Nerveux et généreux
William a la classe
Points négatifs :
Techniquement perfectible
Overdose de loot
Ennemis pas assez variés
Interface à revoir
Beaucoup trop de niveaux de nuit !
Éditeur : Koei Tecmo – Développeur : Team Ninja – Genre : Action -RPG – Sortie : 7 février 2017 – Plateformes : PlayStation 4
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