Bon ok, les plus jeunes d’entre vous n’ont certainement pas connaissance des films Histoire sans fin. C’est l’occasion idéale pour eux de faire d’une pierre deux coups, découvrir un jeu ET un long métrage. Le dernier titre de Daedalic Entertainment, quant à lui, est une suite directe d’un premier Point’n Click sorti en 2009, The Whispered World. Le point fort de ces deux titres résident essentiellement dans leurs directions artistiques, très chatoyante et inspirée du dessin animé. On en prend plein la vue et cela suffit à nous faire quitter le monde réel…
Les premières minutes de jeu donnent tout de suite le ton, on ne va pas constamment rigoler dans cette aventure. La tristesse fait partie intégrante de l’histoire, et fait osciller le joueur entre rires et larmes jusqu’à son dénouement final. Tout commence par un bombardement terrifiant qui menace le monde de Noah et Renie. Frère et sœur de cœur, ces deux enfants s’abritent dans un bunker afin d’échapper à la pluie de bombes qui s’abattent sur leurs têtes. Afin de rassurer la petite Renie, Noah tente de lui faire garder le sourire en racontant les aventures de Sadwick, héros du premier volet. Si vous ne connaissez pas le premier opus, vous allez rapidement rattraper le train en route. En effet, l’essentiel du jeu vous est résumé dans un court dialogue et pourrait vous gâcher tout le plaisir de The Whispered World, si vous êtes tenté de vous y frotter. Aussi, il est préférable de jouer au premier avant d’attaquer le second, si vous souhaitez pleinement profiter de la trame scénaristique. Alors que les deux compères retrouvent progressivement le sourire en se racontant un joli conte, un terrible événement les renvois brutalement dans la réalité, ou pas…
Le trou noir vers l’inconnu
Plongé dans l’obscurité, Noah se réveille sous des décombres et s’aperçoit que Renie a disparu. Il se dirige vers un halo lumineux qui nous laisse présager un passage vers l’au-delà, mais se retrouve dans une étrange grotte pleine de souvenirs bizarroïde. Cet endroit est gorgé d’objets tout droits sortis du précèdent jeu, qui rappelleront de bons souvenirs aux connaisseurs de la licence, mais laisseront de marbre les autres. Notre héros distingue sa petite sœur au loin, qui finit par s’éloigner, attirée par quelque chose, ou quelqu’un. Quand Noah fini par s’échapper de cette cavité, il prend conscience qu’il est de retour à Silence, le monde qu’il a arpenté à travers le personnage de Sadwick. Dès lors, c’est une folle aventure d’environ six heures de jeu qui démarrent. Le gameplay reprend les codes classiques d’un Point’n Click, à la différence que le joueur n’a pas besoin de choisir quel type d’action entreprendre (observer, utiliser, parler). Le choix se fait de manière automatique, ce qui risque de rebuter les puristes mais qui sera apprécié par les amateurs de nouveautés. Plus besoin de se casser le crâne à essayer toutes les actions possibles quand on est coincé, ce qui est globalement un point positif. L’inconvénient cependant, la progression se fait assez facilement et peu d’embûches viendront augmenter la durée de vie du titre.
Spot arrive à la rescousse
Le gameplay pourra donc en refroidir certains et les mécaniques de jeux risquent bien d’en faire de même. L’originalité est pourtant au rendez-vous, mais les sensations de jeu n’en sont pas transcendées pour autant. Il vous faut jouer à l’équilibriste (pas simple avec une souris), ou effectuer les mouvements de pousser/tirer en réalisant réellement les mouvements avec le contrôleur. En revanche, le troisième personnage jouable de l’aventure, ajoute un aspect assez sympa. Spot, la petite chenille métamorphe du premier volet est de retour. Toujours capable de se transformer de plusieurs façons différentes, la bestiole ajoute un peu plus de complexité dans les puzzles tout en amusant la galerie. Ainsi, elle peut notamment vous servir de passerelle pour accéder à certains endroits, s’enflammer pour incendier un objet ou au contraire se remplir d’eau afin d’assécher une zone. Malheureusement, il est regrettable de ne pas avoir mieux exploité cette créature, afin de proposer des énigmes un peu mieux ficelées.
Conclusion du rédacteur : BON
Nous voilà donc dans un jeu qui pèche par son gameplay, sans pour autant donner envie de plaquer la partie. Graphiquement, les décors dessinés à la main sont du plus bel effet et constitue un maillon essentiel pour l’immersion du joueur. À cela s’ajoute une ambiance musicale somptueuse qui amplifie l’émerveillement. Des dialogues et des personnages attachants, dont on a plaisir à suivre les péripéties. Si Noah et son côté maladroit et peureux donnent parfois envie de lui donner des claques, on ne peut que s’attendrir sur la petite Renie, courageuse et toute choupinette. Ces deux personnages sont régulièrement séparés, ce qui demande au joueur de passer de l’un à l’autre pour parfois progresser dans le jeu (à la manière de Day of the Tentacle). Malheureusement, ces transitions impliquent de supporter des temps de chargement assez contraignant. À l’arrivée, Silence déçoit par son manque d’ambition et sa durée de vie (6h pour 30€…), mais n’en reste pas moins impressionnant grâce à sa plastique visuelle et sonore.
Éditeur : Deep Silver– Développeur : Daedalic Entertainment – Genre : Point’n Click – Sortie : 15 novembre 2016 – Plateforme : PS4, Xbox One, PC