DOOM – Enfer et contre tous !
Reg'
Nerveux et fluide
Bien foutu
L'esprit Doom à l'ancienne
Les boss
Le multi moins vif
Manque de renouvellement visuel
Répétitif
La bande-son, formatée et sans intérêt
Ah, la nostalgie. Depuis quelques mois, il faut bien admettre que celle-ci frappe à la porte de nombreuses productions. Et pas que dans le jeu vidéo, d’ailleurs. Avec Doom, le mythique éditeur id Software souhaite dépoussiérer la licence qui a fait son succès (avec Wolfenstein) dans les années 90. Et à l’inverse du superbe Doom 3, qui était clairement axé sur l’exploration et la flippe, ce Doom nouvelle génération rend un vibrant hommage au titre de 1993. En clair, c’est du fun à gogo, du gore par paquet de douze et des ennemis en pagaille qui n’attendent plus que vous pour les transformer en chair à saucisses. Seulement voilà, entre 1993 et 2016, 23 longues années se sont écoulées et les attentes d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui. Alors Doom, ça défouraille sec ou c’est un pétard dans le fondement ?
J’ai eu peur, et pas pour les bonnes raisons. Le début du jeu m’a laissé complètement froid. Une espèce de labo, des streums à dégommer par vagues, des couleurs absolument cradingues, une impression de fouillis… les premières impressions furent expéditives, le blu-ray étant à deux doigts d’être utilisé comme frisbee avec ma fille (j’exagère le trait, hein). Mais ce passage, un peu foiré à mon goût, ne représente absolument pas le visage du jeu dans sa globalité. Car, par la suite, Doom se fait nettement plus attirant. Non pas que Mars soit d’une beauté absolue. Il ne s’agit en rien d’une jungle luxuriante avec des milliers de couleurs, mais l’environnement s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la licence de Romero et Carmack. Mais surtout, c’est bourrin, viscéral et bourré de fun ! Et c’est là qu’on comprend l’envie des développeurs : faire un jeu accessible, accrocheur et surtout très vif !
Pas de bras… pas de bras !
Quand on dit accessible, il faut prendre en considération qu’il s’agit uniquement des commandes. On s’adapte très vite à la maniabilité du jeu et on prend beaucoup de plaisir à évoluer dans les couloirs et les zones plus ouvertes. En revanche, là où il faut s’attendre à du changement par rapport aux FPS habituels, c’est dans les principes du gameplay. Par exemple, il n’y a aucune régénération de vie. Il ne suffit pas de se planquer derrière une caisse pour recharger tranquillement. Non, il faut aller au casse-pipe pour récupérer de la vie sur les ennemis ou fouiller dans les caisses qui traînent aux alentours. Les sensations sont là, ça flingue dans tous les sens et les mises à mort sont on ne peut plus gores. Démembrement, déchiquetage de corps, arrachage d’organes, ça déconne pas ! Il faut en plus être vraiment attentif à ce qui vous entoure car ça vient de tous les côtés… le tout sans gaspiller les balles, car les munitions peuvent se faire très rares.
Du réchauffé ?
Mais alors, Doom, c’est une grosse tuerie ? Ben nan, pas tout à fait. Car si le jeu est super nerveux et vraiment jouissif, il peine à surprendre sur le plan du level design. Et en plus de cela, on a quand même la fâcheuse impression d’un manque criant d’imagination en matière de décors. Mars d’un côté, les enfers de l’autre, du rouge, du marron, du gris, du noir… euh ouais, c’est pas super réjouissant tout ça. Bien sûr, on ne demande pas du rose et du mauve mais juste un peu plus de variété dans les environnements. Le jeu a beau avoir une belle collection d’armes, de passages secrets et autres joyeusetés, on a la désagréable sensation de tourner en rond et c’est exactement pour ça que la seconde partie laisse un goût amer. Par manque de renouvellement. Heureusement, il reste des boss hargneux et de bons passages. Et pour ne rien gâcher, la réalisation est de qualité, avec des graphismes soignés et de jolis effets à droite et à gauche.
Le multi, le mou de la guerre
Forcément, avec un solo aussi badass, on était en droit d’attendre un multi tout aussi rapide. Et pourtant, ce n’est pas le cas. Non pas que celui-ci soit inintéressant mais il a du mal à se démarquer de la concurrence (surtout avec Overwatch qui cartonne tout en ce moment), la faute à des sensations assez molles et des modes sympathiques, mais pas innovants pour un sou. Pour des raisons qui nous échappent, le rythme est plus posé que le solo et on peine à véritablement se passionner pour quelque chose qu’on a vu des dizaines de fois. Il plaira peut-être, en revanche, aux amateurs de bourrinage, comme à l’ancienne, même si les 9 maps se dévorent trop rapidement. Il faudra donc attendre quelques semaines/mois pour voir débarquer des cartes dignes de ce nom (grâce à l’éditeur de niveau) et peut-être profiter de mises à jour qui vont venir dynamiser les rixes.
Conclusion du rédacteur : BON
Il n’y a pas de doute, Doom est un bon jeu. Mais il s’adresse aux joueurs qui souhaitent revivre les sensations d’antan, couplées à nos technologies modernes. Techniquement, le jeu d’id Software est très solide et on sent qu’il ne fallait pas grand chose pour lui faire atteindre des sommets. Cela ne sera pas le cas, faute de level design très travaillé, d’une redondance prononcée en solo et d’un multi perfectible, mais il n’en demeure pas moins jouissif et très fun pour qui veut démembrer des créatures venues des enfers. Finalement, la prochaine fois, il faudra mixer la nervosité de ce Doom et le côté flippe de Doom 3. Le cocktail pourrait donner lieu à quelque chose de très intéressant. En clair, ce n’est pas parfait mais c’est pas mal quand même !
Éditeur : Bethesda Softworks – Développeur : ID Software – Genre : FPS – Sortie : 13 mai 2016 – Plateforme : PS4, Xbox One, PC