Battleborn – Un MOBA au service du FPS
Reg'
Direction artistique de grande classe
Réalisation de qualité
L'ambiance et l'humour
Le multi, plaisant et réussi
Des DLC gratuits à arriver
Manque d'impact lors des offensives
Contenu assez limité
Connexion obligatoire
Un mode histoire vite rébarbatif
Seulement 6 maps pour l'instant
Alors que l’Euro se rapproche et que 24 équipes nationales s’apprêtent à s’affronter, un autre combat se déroule actuellement dans l’univers du jeu vidéo. Si vous avez suivi l’actualité bouillonnante du média, avec en ligne de mire l’E3, vous avez forcément entendu parler du match Overwatch / Battleborn. Le titre de Blizzard est confronté à celui de 2K et il faut bien reconnaître que le premier semble totalement éclipsé le second. Sur Metacritic, les notes sont d’ailleurs sans appel. Pour autant, et en attendant de pouvoir livrer notre ressenti sur Overwatch, nous nous sommes intéressés à ce Battleborn. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas un mauvais bougre !
C’est peut-être à cause de leur univers respectif que Battleborn et Overwatch sont comparés, mais il faut bien avouer qu’ils n’ont finalement pas grand-chose en commun. Même si le jeu de Gearbox Software ressemble à un FPS en multi, il s’apparente plus à un MOBA en vue subjective. Un grand méchant pas beau, du nom de Rendain, a décidé de se grimer en Super Saiyens en colonisant toutes les planètes qu’il rencontre. Avec ses sbires, il passe ainsi de monde en monde en détruisant tout sur son passage et la seule solution pour le stopper réside dans les Battleborn, un groupe de 25 héros prêts à en découdre avec le vil individu.
Le solo, tu oublies
Ouais, c’est tout con dit comme ça mais Battleborn n’est absolument pas fait pour les joutes en solitaire. Même s’il est possible de suivre la trame principale en solo, cette dernière se montre vite barbante et répétitive. Il ne s’agit que d’une succession de missions se déroulant dans différents environnements et on ne peut pas dire que les objectifs soient super passionnants. La construction entre zones fermées et secteurs plus ouverts laissent aussi une impression mitigée. Non, vraiment, Battleborn n’a rien d’un jeu solo, c’est de son expérience multi qu’il tire sa substantifique moelle, qu’il s’agisse d’une collaboration entre potes ou de joueurs que vous ne connaissez pas. Bien évidemment, si vous le pouvez, c’est pour la première solution qu’il faut opter. Les rixes entre potes sont bien plus funs et délirantes qu’en solo dans son coin avec des mecs postés à travers le monde. Mais avant de parler du multi compétitif, restons un peu du côté du solo.
À plusieurs, ça change tout
Totalement inintéressant en solitaire, l’histoire devient bien plus amusante dès lorsque que vous la vivez en coop’ à 5. Outre l’écran splitté à deux (ce qui est un fait suffisamment rare pour être souligné), c’est surtout l’aspect de coordination entre chaque individu qui sort du lot. Faire face à des vagues d’ennemis plus ou moins résistants n’est pas toujours une partie de plaisir, et c’est pourquoi l’équipe du joueur doit être équilibrée afin d’avoir suffisamment d’impact, aussi bien dans les combats à distance qu’au corps-à-corps, mais aussi quelqu’un pour soigner les bobos. En cas de pépin, vous avez quelques secondes pour appeler à l’aide et être secouru. Sur le principe, c’est vrai que c’est très basique mais ça fonctionne plutôt pas mal. Par ailleurs, en plus du mode histoire, le jeu propose un mode compétitif à 5 contre 5. Conquête, comme son nom l’indique, est une capture de zones. Fusion consiste à guider des sbires jusqu’à un incinérateur tandis qu’Incursion, sans doute le mode le plus intéressant, fait s’affronter deux camps, avec des sbires à escorter et des drones-araignées à détruire. C’est sans doute celui qui se rapproche le plus du MOBA, entre le loot, les capacités à débloquer, l’expérience à grappiller et les tourelles à positionner pour surprendre l’ennemi.
Une direction artistique qui claque
S’il y a un truc qu’on ne peut enlever à Battleborn, c’est son look de malade. Très inspiré de Borderlands (logique, c’est la même boite de dév’), le jeu intègre 25 protagonistes au charisme indéniable, certains étant bien barrés. Il suffit de se pencher sur la tronche de Montana, un soldat au corps totalement disproportionné pour s’en convaincre. Hommes, femmes, peu importe, les persos sont complètement allumés ! Cette direction artistique est appuyée par un doublage français intégral (et vraiment percutant) et une écriture « more badass » qui tâche. Les environnements ne sont pas en reste mais on regrette qu’ils ne soient pas plus nombreux (ça arrivera probablement sous forme de DLC). Avec son visuel à la Bulletstorm (pas mal de couleurs et d’effets à l’écran), Battleborn est un titre qui accroche immédiatement la rétine, et ce ne sont pas les séquences sous forme de dessin animé qui vont nous faire dire le contraire.
Carton plein ?
Il n’y a pas de doute, on s’amuse et on s’efforce à changer de perso pour tous les débloquer et les tester. Malheureusement, même si le titre est intéressant à plusieurs, le contenu est pour l’instant beaucoup trop chiche. Peu de modes de jeu, un mode histoire qui tourne vite en rond, des objectifs qui manquent d’originalité… Battleborn, malgré une identité graphique marquée, manque tout simplement de personnalité. Durant les joutes, c’est parfois brouillon et il est difficile de se passionner pour chacun des raids entrepris. Il faut vraiment aimer le farming pour profiter de l’expérience globale. Et ça, c’est clair et net que ça ne peut pas plaire à tout le monde. Il est aussi regrettable que les attaques n’aient pas plus d’impact. Même avec Montana, il y a un manque de pêche dans les assauts, ce qui est très dommageable. Enfin, et nous sommes les premiers à le regretter, le jeu exige une connexion. Pas d’internet, pas de bras, pas de chocolat et encore moins de combats. Cela dépend donc de quel côté de la barrière vous vous trouvez. Mais si vous recherchez un mix entre FPS et MOBA et en sachant que le titre va s’enrichir, c’est peut-être la bonne pioche, malgré les quelques errances que se traîne l’aventure.
Conclusion du rédacteur : BON
On ne peut pas terminer sur une mauvaise appréciation. Battleborn n’a probablement pas l’étoffe d’un Overwatch ou même d’un Borderlands mais il démontre des qualités qui ne sont pas inintéressantes. Avec ses graphismes plaisants, sa direction artistique délirante et son expérience multijoueur percutante, le jeu de 2K et Gearbox a sans doute le moyen de toucher pas mal de monde. Il faut juste vous assurer dans quoi vous mettez les pieds.
Éditeur : 2K Games – Développeur : Gearbox Software – Genre : FPS – Sortie : 3 mai 2016 – Plateforme : PS4, Xbox One, PC